AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de paraty62


Au cours des jours suivants, cependant, il ne se passa rien de nouveau dans le village. Isabelle fit restaurer la maison Grisard, mais elle n’embaucha pas des ouvriers de la région : elle en avait fait venir de Paris, disait-on. Quand elle put enfin emménager chez elle, elle le fit avec l’aide exclusive de son unique domestique, un géant qui ne parlait jamais. Les manières brusques de ce dernier, tout comme son attitude austère et son aspect étrange (ses cheveux étaient complètement blancs, malgré son jeune âge) suscitèrent tout d’abord une forte méfiance parmi les habitants de Beaufort, mais ils finirent par s’accoutumer à sa présence, à force de le voir venir tous les jours faire les courses pour sa maîtresse. Les commerçants apprirent à le connaître et à comprendre les gestes par lesquels il expliquait ce qu’il voulait acheter. Il ne savait pas non plus écrire ; la seule chose qu’il était capable de tracer sur un morceau de papier était les six lettres de son nom, Mijail, un mot que les gens n’avaient jamais entendu et qu’ils ne savaient donc pas comment prononcer. Heureusement, cela ne semblait pas le déranger d’entendre les Français écorcher son nom, et il s’y habitua vite.
Mais alors même que Beaufort commençait à connaître et à apprécier Mijail, la maîtresse de celui-ci, Isabelle, restait dans l’ombre. Depuis le jour de son arrivée, personne ne l’avait revue. Et comme on ne pouvait interroger Mijail à son sujet, les rumeurs se remirent très vite à aller bon train.
Commenter  J’apprécie          00









{* *}