"Interface urbaine" par Laura Iapadre
Tout rêve est une graine qui devient un jour l'arbre de nos réalités
Décidément, l'Humain ne voit rien. Il n'entend rien. Mais tôt ou tard, la Nature nous renverra du côté de la Lumière. La suprématie rêvée de l'Humanité s'effacera derrière les conséquences irréversibles de sa folie dominatrice. Nous n'aurons plus rien à faire. La Nature tranchera. Inébranlable, la Terre survivra aux hommes. Mais l'Humanité n'est qu'un nuage. Elle passera.
Oui, je crois bien que je guéris au contact de la nature. Il n e faut pas grand-chose pour se sentir soudain devenir humain. Il suffit d'encore moins pour comprendre que sans cette nature environnante, on n'est strictement rien.
Sans prétention, Kamala lui avait confirmé que c'est bien souvent de l'infâme que jaillit la lumière.
"Mais à 94 ans, on ne se bat plus, on obtempère. On se soumet aux contraintes de son âge, on se plie à un corps flétri, on se fie à une mémoire bégayante, on s’exécute comme des enfants face aux injonctions du temps qui passe et de la vitalité qui s’effrite. Pour moi, il n’y a plus aucun espoir. Même la lumière au loin ne m’inspire rien de bon. Elle ressemble aux flammes de l’enfer." (P. 34)
Mais passé la déception d'une relation trop éphémère, Léna réalisa qu'avec lui, elle avait vécu d'avoir aimé. C'était tout ce qui comptait dans le fond. Qu'importait le temps, le lieu, la finalité, elle l'avait aimé sans concession. Une éternité d'amour pour un point de souffrance, elle accepta l'équation.
"Alors on s’envole vers un ailleurs angoissant, un précipice vertigineux, un inconnu terrifiant. On avance à reculons, sans trop regarder ce qui se trame en dessous.
Et puis on saute."
En France, on a les pigeons, au Canada, ils ont les écureuils, en Inde, ce sont les singes. Chacun sa petite peste ambulante, chacun son animal gentiment détesté !
L'Inde est une réserve d'imprévus qui titillent vos habitudes olfactives et poussent inévitablement à l'exacerbation des sens.
La peur et la faim nous a poursuivis tout au long de notre vie bien après la guerre et le temps des montagnes. L'angoisse du manque a été le pilier mais aussi le parasite d notre existence.