Citations de Laura Trompette (297)
Les pachydermes s’effacent de la carte, année après année, comme s’ils prenaient des coups de gomme. Il paraît même qu’aujourd’hui, lorsqu’ils se sentent observés par l’homme, les éléphants tentent de cacher leurs défenses dans la végétation, comme s’ils avaient compris qu’elles les conduiraient à leur perte.
Il y a des gens que l'on connaît très bien et auxquels on ne dit jamais rien de profond. Il y a ceux que l'on croise furtivement et avec lesquels on retire l'armure sans crier gare. L'éphémère autorise parfois plus que la permanence.
Je crois que le bonheur n'est accessible que si on accepte de s'ouvrir à lui. Par quels chemins ? Ça, c'est propre à l'instinct de chacun...
Les fardeaux que l'on porte, on vit avec, mais ils ne nous définissent pas, tu as raison.
Saisir la rareté d'un instant, voir s'ouvrir un chemin vers ce qui semblait inaccessible hier, découvrir ce qui nous était inconnu, c'est s'enivrer d'un sentiment qu'on appelle couramment le bonheur.
L'indifférence tue, elle l'a vu dans des campagnes de prévention. Chaque année, les féminicides continuent sans que les mentalités n'évoluent.
Certaines phrases, quand elles sortent, ont besoin d'espace pour résonner. De temps pour être assimilées.
On dit souvent que la seule chose qui permet de se remettre d'un échec, c'est une victoire.
Être deux, c'est aussi avoir deux fois plus d'imagination, deux fois plus d'énergie et deux fois plus de courage.
La politique est un sport de combat et un champion doit se départir de tout sentiment tel que la peur ou l'hésitation. Le scandale, en revanche, alimente la notoriété, lorsqu'il est contrôlé.
Perdre celui ou celle avec qui l'on a traversé les âges et les époques, les joies et les épreuves, le pire et le meilleur, c'est accepter que quelque chose s'éteigne à l'intérieur et ne se rallume plus.
Elle a mûri tôt, au lycée. Comme tous les enfants qui perdent un parent sûrement. Elle a vu sa mère prendre soin de son père jusqu'au terme de la maladie qui l'a emporté. Elle a admiré sa dévotion, comme on admire les saintes. Elle a souffert avec elle, avec lui. Elle a affronté les soirées, les matinées et les week-ends, devenus bien plus sombres que les journées d'école. L'altération pernicieuse du corps et de l'esprit d'un homme qu'elle pensait invin- cible, la solidité apparente d'un frère qu'elle entendait pleurer la nuit, l'évanouissement de la candeur qu'elle n'aurait plus, l'épuisement d'une femme qui ne vivait que pour lui et pour eux. Mois après mois, Rafaella a tout remis en perspective.
Les mains, ça en dit long. La façon dont on les envisage est souvent significative. Il y a des mains qui inspirent le respect, d'autres qui n'inspirent rien. Et puis il y a les mains qui suscitent du désir. Les mains que l'on s'imagine saisir. Les mains qui racontent une histoire pas encore écrite.
- Et retourner au Congo, tu n'y penses pas ?
- Plutôt mourir que de redevenir esclave. Ce n'est pas safe pour moi là-bas. Quand t'as pas de famille pour te protéger, de mari, de frère ou de père, t'es rien. Et quand tu en as, tu es soumise à leur volonté.
À mesure que leurs deux corps s'éloignent, les petites ondes invisibles se dispersent, se divisent, puis viennent se rassembler dans son ventre à elle et dans son ventre à lui. C'est ce qu'on appelle le choc d'une rencontre. Comme un coup d'électricité. Sur l'instant, on ignore si c'est agréable ou désagréable, on sait seulement que c'est étrange. Presque violent. Face à cet autre qu'on ne connaît pas, on ressent une décharge qui, si elle pouvait se matérialiser, ferait des étincelles. Chez les animaux, on appellerait ça les phéromones. Chez les humains, c'est une grande inconnue saisissante.
Toutes deux ont convenu que la peur, c'est souvent irrationnel. Il en va donc de même pour les comportements qui en découlent. L'humain craint ce qu'il ne connaît pas et ce qui ne lui ressemble pas. C'est comme ça.
Un jour,peut- être, sous le même fuseau horaire,cet éléphanteau et cet enfant fouleront la même terre; un jour ,peut-être, ils en partageront les ressources et les kilomètres carrés avec équité.( Page 371).
Aimer quelqu’un, c’est aussi savoir lui faire quitter sa zone de confort, dans son propre intérêt.
Pour Emmanuel, lorsqu’un seul éléphant meurt, c’est un morceau de tous les éléphants qui s’éteint. C’est irréparable.
J’aime faire durer les choses. La course vers l’orgasme n’est-elle pas aussi délectable que la ligne d’arrivée ? Je pavanais dans son petit espace de vie, nu et à mon aise.