C'est une image simple que j'aime beaucoup. Je l'ai utilisée quelquefois pour ces familles, ces proches désespérés de ne pas avoir été là au moment "pile". Certains n'ont pas quitté le chevet du lit, couchant sur place, depuis des jours et des jours, et il suffit de cinq minutes pour aller se dégourdir les jambes, dix pour s'acheter un sandwich et c'est le moment que l'autre choisit pour mourir. Je n'ai pas été là, se désolent-ils... Mais si lui, ou elle, n'avait pas voulu, précisément, que vous soyez là?
Ce roman aurait pu s’appeler « À la recherche du peintre disparu » si cela n’avait que trop rappelé en cette période de proustomania un roman plus célèbre. Heureusement le style est plus accessible et le livre se lit facilement et agréablement.
La seconde foudroyante évoque l’éblouissement (ou la cécité) d’une femme qui pense pouvoir faire revivre la passion qu’elle a eue 15 ans plus tôt et qui a été interrompue brutalement par « l’autre », sans qu’elle comprenne pourquoi. Elle s’ennuie dans son monde d’expatriés, elle a envie qu’on la désire encore et est prête à beaucoup pour cela, même si c’est au détriment de sa famille. Elle finit par tuer son ennui et sa déception dans la résolution de la disparition fantomatique voire fantasmatique d’un peintre. Il y a dans ce livre quelque chose d’un thriller. En tout cas, un livre qu’on peut recommander à un ami.
Très belle découverte, grâce au conseil de mon libraire. Un roman profond et prenant à la fois, servi par une très belle écriture. Je recommande.