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Critiques de Laureline Amanieux (17)
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La divine comédie d'Amélie Nothomb

Si pour Amélie Nothomb le champagne est un divin nectar, écouter le document sonore réalisé par Laureline Amanieux :La divine comédie autour de l’écrivaine est un enchantement. Le titre aurait pu s’intituler : En balade avec Amélie Nothomb, puisque nous invitant d’abord chez elle,l’écrivaine nous fait ensuite déambuler dans Paris, prenant parfois la casquette de guide pour explorer des œuvres de poètes, d’artistes, de musiciens servant de passerelles vers les mythes gréco-romains.

De multiples rencontres et conversations viennent pimenter l’écoute. On enfourche parfois le vélib' pour la suivre! Notre conteuse aime le vélo qui lui donne l’impression de pouvoir s’envoler.

Pourquoi ce titre ? C’est la destination finale de ce voyage mythologique !



Comme Nicolas Carreau qui aime visiter les bibliothèques de personnalités, Amélie Nothomb nous ouvre les portes de la sienne et décline ses préférences, ses livres cultes, sa passion pour les mythes. Un motif la fascine : la catabase. terme qu’elle explique, en lien avec le voyage souterrain, disons carrément,la descente aux enfers qu’elle nous réserve.



La dame au chapeau nous fait partager le havre de paix du jardin du Musée Rodin, avant de s’enthousiasmer sur la magnifique Danaïde et sur la Porte de l’enfer. Pour l’accueillir, Isabelle Bissière, cheffe culturelle qui décrypte quelques œuvres pour nous.

Elle revient dans ce musée pour se concentrer sur quelques sculptures dont celles situées à l’étage. C’est la sensation étrange d’habiter dans le musée, réservé uniquement à soi, comme les auteurs qui racontent leur nuit blanche dans un Musée! (« A la Pointe de la Douane », à Venise pour Leila Slimani, qui voit «  un musée comme une forteresse dédiée à l’art, à la beauté où elle se sent toute petite »). Extase devant «  La cathédrale », ce ballet d’amour entre deux mains, exprimant force et tendresse.

Passage par les coulisses de la salle Gaveau, interview du chanteur d’opéra qui interprète Orphée, version d’Ovide (idée de métamorphose,une façon d’apprivoiser la mort).



A l’espace Camac, on imagine aisément la joie d’Amélie en train de s’initier à la harpe, toute émerveillée de produire des sons. «  Quelle aventure géniale ! », s’exclame-t-elle.

«  Jouer de la harpe, c’est être passé maître dans l’art délicieux de la caresse et du pincement» pour Ramon Gomez de la Serna.

Un morceau de Debussy nous parvient, sur lequel nous est brossé le portrait du Dieu Pan, puis le fil d’Ariane est déroulé.



L’écrivaine se livre à des confidences et nous émeut aux larmes. Elle évoque ses souffrances passées et dévoile comment elle les a surmontées. Un livre l’a doublement sauvée, aidée à traverser l’épreuve du confinement et de la mort de son père. Elle le considère comme un chef d’oeuvre pour avoir réussi à la faire entrer dans le charme en dépit de son état de souffrance, de chagrin incommensurable. Il s’agit de « Naissance de l’Odyssée »  de Giono, qu’elle nous raconte, tel un aède. Il a eu d’ailleurs une vertu thérapeutique pour l’auteur du «  Hussard sur le toit ». Elle a appris à apprivoiser la mort, et confie parler davantage à son père depuis sa disparition.

Une légende africaine dit que les morts continuent de vivre parmi nous tant que nous parlons d’eux. D’ailleurs la baronne belge lui rend hommage à plusieurs reprises. On le sent présent.



Amélie Nothomb aborde le processus de la création. « Pour tout artiste, il faut sentir en soi les deux pôles », donc pour elle, écrire « sous le double patronage d’Apollon et de Dionysos » !

Elle avance une autre idée en admirant les sculptures de Rodin et le pouvoir de la main : «  l’illusion d’être Dieu quand on crée ». Elle livre, en aparté, son plaisir de faire disparaître ses personnages dans le souci de rendre l’oeuvre plus cohérente ! La romancière revient sur la genèse de «  Soif, le 93ème roman dont elle accouchait, le Livre de sa vie », écrit dans sa cuisine, selon le même modus operandi avec le même matériel humble (pour le cahier et le bic cristal). Pour obtenir le jaillissement de l’écriture, elle dit opérer une vraie descente dans ses entrailles afin d’entendre un son, sa petite musique pour le traduire ensuite par le langage ! « Écrire, c’est vouloir devenir le chef d’orchestre de ses personnages, les choisir, les solliciter ».



Dans l’épisode 6, on passe d’un monde à l’autre.

Se considérant néophyte en mythologie scandinave, l’académicienne belge rend visite, par deux fois, à Pierre -Brice Stahl, maître de conférence, spécialiste de civilisation nordique. Celui-ci évoque les différentes sources, parmi les contemporaines, il rappelle les églises en bois, «  stavkirke ». Elle le bombarde de questions sur les divinités. On apprend qu’Odin est associé à la magie, la poésie, la mort, la guerre, la connaissance. Mais il n’y a pas un dieu pour chaque aspect. Elle l’interroge sur les runes, la poésie scaldique et le vieux norrois.

En écoutant « Viking metal », Amélie révèle son goût pour le «  Heavy metal », une musique cathartique pour elle, salvatrice quand il s’agit de se défouler !Magie de la musique qui adoucit les peines.La lecture d’un passage de l’Edda poétique de Snori Sturluson clôt la séquence.



L’ épisode 10 est consacré aux voix, et plus particulièrement à celle de Jésus, cet héros mythique dont son père regretté lui avait parlé dès ses trois ans. Ceux qui ont lu Soif reconnaîtront le passage que l’académicienne belge lit et se souviendront de sa vision de la crucifixion.



Revenons au titre : La divine comédie de Dante qui se met en scène et nous embarque dans son navire. Notre guide interroge Manuele Gragnolati, professeur de littérature italienne sur cette trilogie, un voyage vers le bonheur, avec happy ending qui conduit au paradis. Et on perçoit le ravissement de l’intervieweuse quand elle conclut que Béatrice, la femme que Dante a aimée, célébrée, mène à la connaissance qui permet d’arriver au centre des mystères. Elle compare cet itinéraire à un voyage psychadélique lors d’ un trip !



Beaucoup à découvrir avec la musicienne compositrice Eléonore Billy, spécialiste en musique traditionnelle suédoise. On ne peut pas rester sur la description de la vielle à archer sans aller voir une photo de cet étrange instrument appelé «  nyckelharpa » ! Enthousiasme de l’amoureuse de la musique, qui trouve fantastique l’existence de ces 12 cordes qui servent d’amplificateur. On connaît l’encre sympathique avec Patrick Modiano , mais ici il est question de cordes sympathiques.

Nouvelle confidence de l’auteure concernant la musculation !

C’est en apothéose que se termine le documentaire avec «  L’hymne à la joie » de Beethoven.



Saluons le travail de Laureline Amanieux qui a réalisé ce tissage audio en opérant un savant équilibre entre textes, lectures par Amélie Nothomb et Alexis Michalik et musiques.

Chaque séquence se terminant par un morceau entier permet d’engranger ce qui vient d’être dit. (1)



Cette promenade mythologique en compagnie d’ Amélie Nothomb revêt un triple intérêt : littéraire, musical, artistique. Elle offre une manne enrichissante et divertissante à vivement conseiller aux enseignants pour étayer leurs cours sur les mythologies. Cette époustouflante divine comédie est digne d’une Master classe. Un partage généreux qui comble l’auditeur.

Difficile de ne pas succomber aux chants de la sirène Amélie, après ces heures d’audition que l’on peut fractionner ! « La voix, c’est ce qui exprime le plus notre âme » concède-t-elle.

Un document sonore original, envoûtant, didactique, réalisé par la talentueuse productrice Laureline Amanieux, écrit avec Amélie Nothomb, qui se finit trop vite et qui mérite d’être vulgarisé !

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(1)

Produit par Rétroviseur Productions et AUDIBLE Original

Montage son et Musique originale: Virgile Van Ginneken

Création sonore : Simon Cacheux

Interprétation de la musique originale :

Coproduction Les Eclisses – Les Cordes en ballade

Interprètes :

Emmanuel Bernard et Cédric Conchon (Quatuor Debussy)

Camille Garin et Hans-Ljuben Richard (Nouveaux Talents, issus de l’Académie des Cordes en ballade 2020)

Direction artistique : Christophe Collette (Quatuor Debussy)

Date de diffusion de ce documentaire audio sur le site ou l’appli audible.fr dès le 18 février 2021.



NB : Pour ceux à qui il aurait manqué des images, de brèves vidéos montrent la romancière au Musée Rodin, à l’espace Camac.
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La nuit s'évapore

La nuit s'évapore – Laureline Amanieux nouvelles, février 2017

( 164 pages – 7,99€)



La première surprise du lecteur en ouvrant ce recueil de dix nouvelles, c'est de tomber non pas sur une table des matières, mais une table des Métamorphoses.

On remarque dans deux titres les mots suivants : «  mua », et «  parole retrouvée » , laissant supposer un changement, ce qui se confirme dans le prologue.

Laureline Amanieux ajoute un adjectif «  heureux » , à la manière de Claire Fourier, elle ne compte que «  les heures heureuses ».



Dans le prologue, la narratrice explique le fil rouge de ces nouvelles : «  Faire de la douleur une aurore nouvelle ». N'y aurait-il pas une façon «  de rendre la mort réversible » ? Elle offre un tombeau de papier à cette amie Yola, dont le fantôme s'invite parfois, telle une apparition. Si, comme l'affirme Todorov : «  La vie a perdu contre la mort, la mémoire gagne son combat contre le néant ».



La première nouvelle montre qu'il n'est pas facile de solder son passé, que ce soit lorsqu'on doit se séparer de tous les objets liés à son enfance ou lorsqu'on vient d'être quitté par celle que l'on aimait.Peut-on se libérer du passé qui nous hante et nous entrave ?

Philippe Besson le sait : «  Le plus difficile est d'apprendre à vivre avec ses disparus. Pour ne pas être dévoré par le manque. » Une fois que l'on a réussi à « passer de la douleur brute à la douceur fragile, on est imbattable ».



Dans la deuxième nouvelle, la narratrice met sur un piédestal, ce professeur , «  véritable divinité »,telle Athéna, qui a su lui transmettre, adolescente, une valeur incommensurable : la Poésie, véritable «  fenêtre portative », un abri refuge, un art de vivre et de survivre. Comme l'affirme Boris Cyrulnik : «  La poésie est désuète pour ceux qui sont gavés, mais quand le réel est insupportable, elle prend la valeur d'une arme de survie ».







Laureline Amanieux rend compte de son séminaire dans un couvent, en Haute-Marne.

Elle s' entretient avec la mère supérieure et aborde naturellement la question de la foi et de la mort. Elle montre qu'une phrase peut devenir un viatique. Celle de Mère Florent : «  Toute absence est le signe d'une renaissance. » lui a apporté une note d'espoir. «  Quand tout paraît te tirer vers le bas, pense au parachute ascensionnel de ta joie », confie Albert Strickler.



C'est un couvent qu' Aude, professeur de philosophie, la cinquantaine, quitte un jour pour retrouver des effusions palpables, les étreintes de sa famille. Elle confie à la narratrice sa conversion , son entrée dans les ordres motivée par la révélation d'être l'élue de Dieu, son noviciat, jusqu'au jour où la raison ne contrôle plus les émotions. A force de subir l'interdiction de posséder un miroir,Aude prend conscience de ne même plus être un reflet, d'être comme transparente.

Si sa vocation d'enseignante reste chevillée au corps, sa foi a vacillé, quand elle perçoit «  l'imposture des valeurs bien-pensantes ». Sa décision est prise «  de ne renoncer à rien . Elle redevient elle-même.

On imagine le choc quand elle se retrouve confrontée à l'actualité !

Grâce à son mari, elle découvre « un amour humain », et inculque à ses élèves le respect de chaque individu et leur apprend à «  prendre en compte la spécificité de chacun ».

Dans la nouvelle intitulée La Vénus de San Francisco , la narratrice relate sa rencontre , lors d'un colloque, avec Julia, biologiste,si stupéfiante dans son investissement total pour la cause de l'eau, une vraie «  eaulophile ». Elle est encore plus médusée quand elle la voit se transformer en sirène au milieu des phoques.

Cette soudaine métamorphose fait remonter à la mémoire un aphorisme énoncé par Yola : « Tout ce qui a une forme se transforme », ainsi que le souvenir d'un été passé ensemble au Liban. Ce qui importe est de consentir à ce qui est arrivé, de ne plus lutter contre.



Agathe, quant à elle, nous donne un exemple d'altruiste ou comment après avoir essuyé une tornade d'une violence incommensurable, elle relativise sa blessure, son cauchemar. Reprenant conscience, c'est le sourire d'un enfant Juan qui l'accueille. Quand elle apprend qu'il lutte contre un cancer, elle n'a plus qu'un but : soulager ces condamnés, leur offrir des moments de distraction lors de leurs séjours à l'hôpital, dans l'esprit des nez rouges. Elle trouve un sens à sa vie, être utile, faire le bien, en s'investissant dans l'association qu'elle a créée.





On referme le recueil sur Yola, passé le temps de la déchirure et de l'insupportable, penser à elle, l'avoir ressuscitée ainsi, plonge Laureline Amanieux dans une paix miraculeuse.





Ce recueil est irrigué soit par «  des vies inspirantes », des témoignages recueillis par l'auteure, soit par son vécu. Autant d'exemples de résilience ou de changement de cap qui apportent la note lumineuse, la lueur d'espoir dans les destinées de chacun.
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La divine comédie d'Amélie Nothomb

Il s’agit là d’une lecture audio. Ce fut un véritable plaisir de retrouver Amélie Nothomb, ainsi que les différents univers mythologiques qu’elle a souhaité nous faire (re)découvrir. J’ai sincèrement apprécié ce moment en sa compagnie, même si cette « lecture audio » se révèle bien plus proche du podcast.
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La divine comédie d'Amélie Nothomb

J'ai découvert cette production audio sans avoir lu de livre d'amelie Nothomb et j'ai vraiment apprécié. C'est un savant mélange de passage musicaux, de lectures textes, de commentaires de la part d'amelie Nothomb, de visites de musées et d'opéra. le thème est la mythologie gréco-romaine et nordique,nous visitons le musée Rodin, un opéra etc.. En tant que musicienne j'ai apprécié de découvrir les origines de la lyre, écouter Amélie Nothomb essayer une harpe et un instrument que je ne connaissais pas la vielle à archer.

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Amélie Nothomb : L'éternelle affamée

Ce livre est un document d'analyse des premiers romans d'Amélie Nothomb, croisés avec des interviews de l'auteure, de sa famille et de divers essais et articles de presse.

Il y est question d'hygiène de l'assassin, stupeur et tremblements, les combustibles, cosmétique de l'ennemi et antéchrista.

▪️

Un document instructif avec une finesse, une justesse dans l'analyse des thèmes.

Pour mieux comprendre ce livre, il est nécessaire que vous ayez lu les livres dont il est question sinon vous serez vite perdus..

Pour les fans de l'auteure ou pour mieux comprendre ses premières œuvres mais aussi sa vie, son entourage, sa personnalité.

▪️

Bref, j'ai beaucoup aimé !
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Ce héros qui est en chacun de nous : La puiss..

Laureline Amanieux nous offre ici une remarquable synthèse des connaissances sur le sujet, simple mais jamais simpliste ! Et c'est pour moi un tour de force ! En outre ses écrits sont séduisants, clairs et éclairants. Je trouve qu'il est relativement rare de trouver des livres comme celui-ci, c'est à dire qui savent mettre de tels sujets à la portée de tous, sans excès, ni dans la vulgarisation, ni dans la complexité absconse et inaccessible des études illisibles. Illisibles pour moi s'entend.

Je ne peux qu'encourager une telle initiative, c'est un très bon livre et je le recommande vivement.
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Ce héros qui est en chacun de nous : La puiss..

J'ai commencé ce livre avec appréhension, car le titre peut paraître très vulgarisé, et ainsi perdre en profondeur de contenu.



Mais j'ai été plutôt comblé par ce livre qui décortique, à travers l'oeuvre et la pensée de Joseph Campbell, les mythes de la planète.



On découvre ce que les mythes ont en commun à travers la planète, leur fonction dans la société, leur évolution au cours de l'histoire, et leur importance fondamentale, quel que soit l'époque.



L'auteur explique également l'importance de comprendre son propre mythe:

C'est quand on a compris que la vie n'a pas de sens en soi qu'il nous appartient de lui en donner un, pour notre existence à nous. Et donner un but a son existence revient en fait à accomplir son mythe personnel.



C'est donc avec une grande clarté et avec une finesse tout aussi grande que Laureline Amanieux analyse avec nous une vision originale de la spiritualité, et nous propose d'imaginer à quoi pourrait ressembler un monomythe planétaire, non pas universalisant, mais s'enrichissant de la diversité des cultures et des sociétés, pour se renforcer de cette différence.

Campbell invite à concevoir un mythe qui verrait comme une abbération l'idée d'un culte local qui voudrait imposer sa vision à toute la planète. Un mythe planétaire doit permettre d'incorporer toutes les croyances de la terre, jusqu'à la plus minoritaire.



S'intéresser aux autres mythes, loin d’attiser les conflits, conforte dans la croyance, et permet de voir l'autre comme un frère, et non comme un ennemi.



Un mythe moderne est lié à notre monde de la communication, et du fait que, comme le précise Hanna Arendt, l'universalisation du monde est impossible, alors il faut accepter la pluralité des cultures, et penser le monde en terme de diversité, partie intégrante d'un idéal.
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La nuit s'évapore

Laureline Amanieux, dont je découvre la plume à travers ses courts récits inspirés d’histoires vraies, nous invite à entrer dans un univers particulier, à mi chemin entre le rêve et la réalité. Avec une écriture emplie d’une grande poésie, légère et flottante, elle nous convie aux destins de personnes qui se donnent la chance de pouvoir revivre et de renaître après un drame. La narratrice, qui a recueilli les témoignages de ces gens, a vécu elle aussi un drame. A travers ses courtes histoires qu’elle réécrit dans ce recueil, elle nous emmène dans les destins de ces personnages tous aussi surprenant les uns que les autres. Une pléthore de destins, de trajets de vie, de drames, de changements de vie, qui emmenés par la plume gracieuse et légère de Laureline Amanieux, nous donne aussi à réfléchir sur notre vie, aux vies des autres, ceux que l’on connait et les autres, plus anonymes mais qui méritent tout autant notre attention. Comme le fait la narratrice de ce recueil de nouvelles. Laureline Amanieux qui s’est essayé à la fiction avec ce recueil, après l’écriture d’essais et des documentaires vidéo pour la TV et le web, a brillamment réussi son passage. Un recueil beau et envoûtant à lire. Maintenant il faut franchir un autre cap : l’écriture d’un roman. Avec une écriture aussi belle et poétique, ce futur roman tiendrait de belles promesses de lecture.
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La nuit s'évapore

poetique et multicolore, je recommande particulierement la derniere histoire sur la guerre au liban
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La nuit s'évapore

Laureline Amanieux possède au plus haut point la maîtrise de cette forme littéraire si exigeante qu'est la nouvelle. Le style est enlevé, pas un temps mort, une prose élégante ,un récit bien campé , l'art de créer une atmosphère, des personnages attachants et de nombreuses fulgurances poétiques. Un thème universel et intemporel : celui de pouvoir renaître de ses cendres, tel un phœnix, après les brûlures de l'existence. On ne peut s'empêcher de revenir à la lecture de certains passages qui sont de vrais joyaux . Un recueil à ne pas manquer !
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La nuit s'évapore

un livre qui fait sens en ces temps tourmentés. Parce qu'il donne de l'espoir, de la poésie, de l’apaisement aussi. Chaque nouvelle nous entraine dans une partie encore inconnue de nous-même, en effet miroir, en toute logique, avec bienveillance et douceur. A la fin du recueil, je me suis sentie orpheline de tous ces personnages qui ont peuplé mes trajets en métro et avec qui j'avais rendez-vous quelques matins. J'ai tant aimé les retrouver !
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La nuit s'évapore

Un recueil pleins de poésie qui fait chaud au coeur en ces périodes peu réjouissantes. Il y a des instants précieux qu'il faut savoir saisir. Laureline Amanieux en présente ici quelques exemples magnifiques.
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La divine comédie d'Amélie Nothomb

✨Dans cet audio, tu vas partir en périple à travers l’univers de la divine comédie de Dante revisité par les bons soins d’Amélie. Sans dévoiler l'intrigue, disons simplement que le voyage que te propose l’auteure est riche en références littéraires et culturelles.✨



✨Ce fut une agréable surprise dans l'ensemble, bien que différente de mes attentes. En effet, on se retrouve plus à écouter un podcast finalement qu'une narration traditionnelle. J'ai néanmoins apprécié de me plonger dans cet univers foisonnant, fait de mythologies antiques et de visites culturelles. J'ai particulièrement savouré les passages lus par Alexis Michalik, conteur pour ma part hors pair, qui a su réellement captiver mon attention et me donner vraiment l’envie de lire les livres dont il nous conte les passages. Le seul bémol serait peut-être le côté redondant de certains passages sur la vie d'Amélie Nothomb que j’avais d’ores et déjà découvert lors de mes précédentes lectures de ses œuvres et qui peut donner , à mon sens et bien malgré elle , un côté très narcissique de celle-ci.

Mais ça reste mon avis bien évidemment.

Donc si tu aimes les récits de voyage mêlant culture et introspection, ce livre audio est fait pour toi !✨
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La divine comédie d'Amélie Nothomb

Un très chouette moment ! C'était comme si j'étais à côté d'Amélie, à découvrir les oeuvres avec elle, avec l'envie de discuter des légendes grecques qu'elle évoque et que je connais aussi.

Du coup, ça a fait résonner encore plus de choses en moi. Elle nous parle de Giono, de l'odyssée d'Ulysse, de l'Enéïde d'Ovide et de tant d'autres histoires racontées par des auteurs devenus classiques.

Nous pouvons aussi y découvrir les dieux nordiques, la mythologie qui raconte leurs légendes et tout ça en musique.

Une écoute fort agréable et riche, que ce soit en enseignements d'Amélie elle-même, comme par les rencontres qu'elle y fait et ce que nous y découvrons en sa compagnie.
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La nuit s'évapore

J’ai adoré cet excellent recueil de nouvelles tout d’abord pour son style : l’écriture est fluide, précise et extrêmement poétique. Les références culturelles qui émaillent le texte en font une ode à l’écriture, à la littérature, à l'Art en général, à ce qui nous rend meilleurs.

La thématique de la transformation, alors que la narratrice vivait un deuil, est très puissante et permet, à l’aune des Métamorphoses d’Ovide, de plonger le lecteur dans un monde surréel, magique, onirique tout en le faisant réfléchir sur sa propre vie.

Ce recueil est avant tout composé de destins fascinants, d’histoires magnifiques, dont les intrigues nous touchent car certaines nous parlent à tous, forcément.

Tout dans ces nouvelles est symbolique, tout est riche de liens, de résonnances et de réflexions sur sa propre existence, sur l’expérience de la Vie.



Dès le début du récit, j’ai été plongée dans un univers qui m’a transportée : celui des confidences de la narratrice qui partage avec le lecteur les destins de différents personnages forts et fragiles à la fois. Elle nous livre leurs métamorphoses en s’appuyant systématiquement sur les mythes et la littérature.



« Comme ses yeux étaient devenus trop faibles, je lisais Les Métamorphoses d’Ovide à voix haute pour elle. C’était son livre favori. Rares sont les changements heureux dans ces récits ; quand les êtres changent de forme, c’est qu’un Dieu veut les séduire ou les punir, rarement les aider. Et s’il existait malgré tout des métamorphoses heureuses ? »

« […] j’ai cherché des histoires qui racontent les métamorphoses des êtres en des formes meilleures : quand, au-delà de nos peines, nous devenons l’épanouissement d’une fleur, l’extraction de la chrysalide, l’explosion d’un orage jusqu’à la percée du jour. Quand vivre un drame nous donne la chance de renaître

Pour faire de la douleur une aurore nouvelle. »



Chacune des nouvelles qui suivent ce texte ont une résonnance particulière :

Ouroboros ou le cercle de l’enfance nous rappelle que l’une de nos métamorphoses est ce rite de passage de l’enfance à l’âge adulte :

L’ouroboros est un dessin ou un objet représentant un serpent ou un dragon qui se mord la queue. En alchimie gréco-égyptienne, il représente un sceau purificateur et symbolise l'éternelle unité de toutes choses, incarnant le cycle de la vie (naissance) et la mort. D’ailleurs le feu est un élément essentiel de l’alchimie et nous ramène à la symbolique de cette nouvelle.

Le titre et ce symbole offrent l’une des clés de ce texte superbe et mystérieux à la fois. L’opposition de la blancheur de la page et de l’encre, du noir, opère un subtil mélange de sensations et représente une métonymie, le blanc et le noir remplaçant les peurs et la croyance en un monde meilleur, plus pur. Cette nouvelle est sûrement la plus forte et la plus poétique que j’aie lue sur le rite de passage.

Quand Athéna parle à nos entrailles est une ode à l’enseignement, à la littérature et à sa compréhension. Comment lire ? Comment comprendre réellement ce qu’un auteur veut nous dire ? Eh bien, l’enseignante de cette nouvelle l’a compris et tente de le partager avec des adolescents, qui par ailleurs vivent pour certains dans la misère sociale et culturelle. Et ce cours sera un déclic pour la narratrice qui découvre tout un monde de poésie, à partir de la nature. Ainsi elle s’approprie la poésie et même une figure de style, la synesthésie, à travers sa relation à la terre.



« Regardez par-là. Il y a des choses qui en valent la peine. Il y a des poèmes. »

« La nature est un temple où de vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles

L’homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l’observent avec des regards familiers. » (Baudelaire)

Que ressentez-vous ? […]

- Vos entrailles, ça doit venir de là ! Si vous ne descendez pas dans votre ventre, ne dîtes rien ! […]

- L’arbre a des racines pour se planter dans la terre, précisa Mme Létain à propos du poème. Comme les humains penchés sur leurs travaux quotidiens. Et ses branches sont tendues vers le ciel. Comme cet arbre, nous sommes déchirés entre deux mondes, conclut-elle. La terre et le ciel.



Toutes les nouvelles, d’une sensibilité extrême, nous émerveillent et nous touchent. J’ai apprécié en particulier Eros ouvre nos yeux, qui nous offre une histoire touchante et étonnante sur l’amour, l’Art, les échanges, les voyages.



Ce recueil est un véritable coup de cœur qui redonne espoir, l’espor que tous nous pouvons changer, nous transformer, nous métamorphoser, quels que soient nos problèmes, nos besoins !

A mettre entre toutes les mains !
Lien : http://sharingteaching.blogs..
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La nuit s'évapore

Suivant Eluard pour qui « la nuit n’est jamais complète », La nuit s’évapore conte, ou plutôt écoute, dix histoires. La narratrice principale se fait non pas voix mais oreille, réceptacle de dix métamorphoses. À travers ces vies qui sont pour elle autant de fenêtres ouvertes, elle cherche son chemin de résilience.



A chacun son histoire et sa musicalité. Le feu, l’eau, l’arbre, la poésie, la philosophie… sont autant d’éléments déterminants. Parfois, c’est la rencontre de l’autre qui initie et permet le passage d’un « je » à un autre « je ». Ce peut être aussi un événement, anodin mais essentiel, qui engendre le déclic et la métamorphose salutaire. Il s’agit de faire le deuil d’une vie passée pour en accueillir une nouvelle, accepter un changement en soi, « deviens qui tu es ». Une quête de soi-même.



Autant de voix qui s’expriment, une plume unique pour les réunir et les transformer, donner à ces expériences personnelles un goût de mythe et une sensorialité particulière par l’importance donnée aux goûts, aux odeurs, aux sons. La narratrice relie entre elles des sensations d’une manière qui ne viendrait pas à la plupart. L’ensemble en est mélodieux et sensuel, quelle que soit l’histoire. La plume est belle, d’une certaine noblesse et d’un grand caractère.



Etudions la couverture. Quelle est cette eau dans laquelle avance le personnage ? Serait-ce « l’eau verte du Léthé » ? Le personnage est-il l’ombre d’un mort qui souhaite oublier son passé ? Car il s’agit bien, sans l’occulter totalement, de se délester d’un passé douloureux et de l’ombre d’une morte, son amie disparue… Yola qui, dans la dernière histoire, traverse enfin le Styx…



Un long périple pour la narratrice à la recherche de sa métamorphose, et un message d’espoir pour qui accepte le changement perpétuel qu’est la vie.



Magnifique.
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La nuit s'évapore

Si l'auteure ne m'avait pas contactée pour lire son livre, je n'aurais sans doute jamais eu l'occasion de découvrir ce très beau recueil de nouvelles.



Ce recueil, au travers de la renaissance de personnages ayant vécu un traumatisme sous la forme d'une réécriture des Métamorphoses d'Ovide, propose une belle réflexion sur le deuil. De plus, les nouvelles sont toutes inspirées d'histoires vraies, ce qui donne un certain poids et une certaine force à chacune d'entre elles.



Chacun des texte traite d'une thématique intéressant et actuelle. Que ce soit le deuil, le passage à l'âge adulte, l'homosexualité ou encore les violences conjugales (et j'en passe), l'auteure nous propose un large panel de thèmes très bien exploités. Chacune des ces histoires prennent souvent la place de "rites" de passages de l'adolescence à l'âge adulte pour les personnages.



L'écriture de l'auteure se fait souvent sous la forme de métaphores, ce qui permet de lire des thèmes difficiles avec plus de "facilité". J'ai beaucoup aimé ce parti-pris de l'auteure.



On comprend au fur et à mesure de la lecture que ce livre à été écrit en hommage à "Yola" (c'est du moins le nom qui lui est donné dans le texte), une amie disparue de l'auteure, dans le but de faire son deuil et de mieux comprendre le sens de la vie et de la mort. On peut aussi noter que la présence de "Yola" est de plus en plus marquée dans les nouvelles, jusqu'à la dernière qui la concerne pleinement.



La Nuit s'évapore est un très beau recueil sur la notion de deuil avec lequel j'ai passé un très bon moment de lecture, dont on ne comprend vraiment les enjeux qu'à la fin. De plus, la plume poétique de l'auteure ajoute quelque chose de plus à la lecture.
Lien : http://reveuseeveillee.blogs..
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