LIVRE PREMIER
SONNET XXIV.
Sur les Vents.
Voix sans poumons, corps invisibles,
Lutins volants, char des Oiseaux,
Vieux Courriers, Postillons nouveaux,
Sur Terre, et sur Mer, si sensibles ;
Doux Médecins, Bourreaux terribles,
Maîtres de l’air, Tyrans des Eaux,
Qui rendez aux craintifs Vaisseaux
Les Ondes fières ou paisibles ;
Vents, qui, dans un cours inconstant,
Naissez et mourez, chaque instant,
Mes jours ne sont qu’un Vent qui passe ;
Mon cœur fait naufrage en la Mort :
Mais Dieu, du Souffle de sa Grâce,
Pousse mon Âme dans le Port.
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