Elle ferma les yeux et sentit la main de Kouame lui enlever ses habits. Ils tombèrent sur sa couche et il la prit, là, dans la sueur de cette nuit sans vent, au milieu des voix du campement ennemi, des allées et venues des soldats et du crépitement des feux de garde. Il la prit et elle coula de plaisir pour la première fois. Elle s'écarquilla toute entière, mordant les coussins pour ne pas risquer de hurler. Le long de ses cuisses, de longs tremblements humides venaient étancher la soif de Kouame qui restait penché sur elle, la tête enfouie dans ses cheveux. Il lava son âme des blessures du combat. Il s'enivra, une dernière fois de l'odeur de la vie. La tente s'emplissait du parfum lourd de leurs étreintes et chaque fois qu'il faisait mine de se lever, elle le rappelait à elle et l'entraînait à nouveau dans le tréfonds de son corps où il glissait de plaisir dans un vertige sucré.