Citation de FranckB
Décision est prise d'acheter un jambon de douze kilos qui nous soutiendra durant les heures de quart, un vrai jambon correctement fumé dans les montagnes de Cetinje, pas un produit trafiqué destiné aux "dégustations" touristiques de Njegusi. Joseph met la main à la poche pour solder cet achat, et Peja saisit son téléphone pour appeler le directeur-général des fumeries & salaisons Martinovic, afin que notre jambon soit immédiatement tranché et empaqueté en petits sachets sous vide, de manière à ce qu'il échappe à la corrosion de l'humidité, inévitable sur un bateau. C'est un "travail" promptement mené, une affaire comme tout bon Monténégrin rêve d'en faire, non point pour cette futilité que représenterait un gain financier, mais pour rappeler que rien n'a d'importance, que rien même n'a d'existence véritable, ni le jambon, ni la rakija ni même l'histoire tragique et glorieuse du Monténégro. Rien, hormis cela : le service rendu qui rappelle que l'homme est un animal social, un être de relations. Nous reprenons très saouls la route de Kotor.
