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Citation de LauGid


Fran lui demanda de lâcher un peu de câble d’avance pour que, lors de son décollage, elle ne soit pas retenue dans la zone de turbulence maximum. Elle empoigna alors l’armature du voilair, le libérant du chevalet pour l’établir au-dessus de sa tête. Djeeb aurait bien aimer partager encore un regard, peut-être même lui demander de renoncer, mais Fran ne voyait plus que sa monture de toile. Les yeux fixés sur ce voyageur des airs, elle en éprouvait une dernière fois l’équilibre et la portance. Puis, dans un grand cri libérateur, elle se lança.
Dès son troisième pas dans la pente, une rafale lui arracha le voilair des mains. Celui-ci prit le vent, se cabra un peu, tendit les longes et s’envola avec sa cavalière. Djeeb laissa filer les bobines, veillant seulement à ce qu’elles se dévident de façon équilibrée pour que le voilair demeure le plus droit possible. En tentant de les freiner, il sentit à quel point le vent avait forci depuis leur essai du matin. Il y réussit toutefois, retenant Fran à une hauteur qui dépassait déjà le sommet du Lorne. Il la voyait danser sous l’armature de toile, le corps retenu à l’horizontal par son harnais. Deux longues encablures les séparaient. Il n’était plus question de se parler pour communiquer. Mais Fran parvint à lui signifier par gestes que tout allait bien. Pourtant, sa position ne devait pas être des plus confortables.
Prise par le vent puissant d’altitude, le voilair tentait d’échapper à cette pression dans ses membrures en oscillant de droite à gauche, ouvrant un côté, puis l’autre, de plus en plus largement. Djeeb tenta de corriger ce mouvement pendulaire croissant en agissant sur les poignées, mais il eut du mal à trouver le rythme et commença par secouer l’équipage encore plus fort. Il constata bientôt qu’il lui était plus facile de suivre le mouvement que de le contrer, et commença à amener Fran le plus loin possible vers l’est dans un grand arc descendant, avant de la renvoyer aussi souplement vers l’ouest. Ainsi guidé, le voilair acceptait de moins se déhancher, quitte à toujours maintenir sur la brèche son pilote à distance. Djeeb accepta cette responsabilité, se prit au jeu, et lança bientôt Fran dans un ballet aérien étourdissant.
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