En rentrant à la maison, Jean-Pierre a chargé les images sur son ordinateur. J’étais dans une autre pièce, il s’est exclamé. C’est terrifiant. Sur les deux première photos, mes traits se fondaient les uns dans les autres, ils déformaient mon visage. Tantôt les yeux trop rapprochés, tantôt la moitié du visage flouté, comme un masque de cauchemar. Mais c’était la troisième photo qui était la plus impressionnante : je posais devant les tombes, les bras le long du corps. J’avais secoué le visage, bajoues molles, la cellule n’avait gardé que la déformation du visage comme si je recevais une claque phénoménale. Il n’y avait pourtant aucun mouvement, la mort était sur la photo, omniprésente. Et moi, là, immobile, je morflais.