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Citation de Oliv


"Il faut qu'il renonce", a-t-elle dit, très lentement, comme pour expliquer à un tout petit enfant. "On ne construit pas un État sur le pardon. On ne peut pas demander pardon, c'est trop tard. Un homme peut demander pardon, l'Empereur ne le peut pas. Sinon, les crimes impunis surgiront de toute part, chaque morceau de l'Empire se rappellera avoir été lésé, de dix vies, de cent vies, de sa liberté ou de son indépendance.
— Et alors ?
— Alors ce serait la fin. L'Empire est fait. Il a fallu des siècles et des milliers de vies pour le faire, mais il est fait. Il unit des hommes, par la force s'il le faut, mais il unit des hommes et ces hommes vivent en paix. S'ils se souviennent du prix que leurs pères ont payé, ce sera la fin... Vous comprenez ?"
Oui, je comprenais. Et j'ai ressenti le poids de cette machine, de cette idée, de l'Empire qui maintenait ensemble les hommes, de cette union pour qui tant de vies avaient été prises. J'ai ressenti ce poids, cet héritage lourd et immense, non, pas sur mes épaules, mais sur les siennes. Les siennes et celles d'autres hommes et femmes, prêts à le porter, prêts à porter cette culpabilité des crimes en son nom, à la place de l'Empereur s'il le fallait. Car elle pensait que si Rhadamanthe avait l'occasion de demander pardon pour tous ces crimes devant les victimes, il le ferait. L'empereur au visage de moine le ferait. Et l'Empire ne tolérerait pas cette faiblesse.
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