Gestion obsolète et paralysie de l'action : la corruption huile précisément ces vieux rouages. Ou, pour reprendre l'étrange métaphore utilisée par un Vietnamien, "elle divise par trois le nombre de roues crantées qui servent à faire bouger la machine Vietnam". Cette vision mécanique, au sens propre, n'est pas fausse. Du point de vue du corrupteur, un billet habilement glissé fait gagner des jours de démarches inutiles, de formalités redondantes et de procédures superflues, qui ne servent à rien mais sont imposées. La corruption rend la vie dure, mais sans elle l'existence serait invivable. Un jour ou l'autre, elle buterait sur l'une de ces petites roues crantées qui résistent à la pression et dont la plus typique a longtemps été ce grand classique : "Pas de passeport sans visa, pas de visa sans passeport."