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Critiques de Laurie Halse Anderson (312)
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Je suis une fille de l'hiver

Je suis une fille de l'hiver - Laurie Halse Anderson - Lu en septembre 2019.



L'anorexie, sujet percutant pour celles qui vivent cette maladie et pour l'entourage de celles-ci, car c'est presque exclusivement une maladie de jeunes filles.



Le monde s'arrête pour ces jeunes filles, elles n'ont qu'une seule obsession, maigrir à n'importe quel prix, et le prix à payer est très lourd parfois.



Elles ont 18 ans. La fleur de l'âge, l'âge de tous les possibles, l'âge des découvertes, l'âge de la vie. Mais la vie ne les intéresse plus.



C'est ainsi que Lia qui a été l'amie de Cassie pendant des années, souffrant toutes les deux de cette terrible maladie, apprend qu'elle est morte seule dans une chambre de motel. Lia n'avait plus de nouvelles de Cassie depuis plusieurs mois suite à une dispute. Cassie l'a appelée 33 fois sans que Lia daigne lui répondre cette nuit-là. Lia s'en veut, elle a des hallucinations. Lia va mal. Lia est bourrée de regrets mais fait semblant de rien. Elle vit chez son père et sa belle-mère, puis chez sa mère, puis de nouveau chez son père, mais ne se sent bien nulle part. Lia a fait déjà deux séjours en hôpital. Lia connaît le nombre de calories de tous les aliments. Lia triche pour peser plus sur la balance lors des contrôles. Lia se mutile. Elle se mutile avec un couteau une fois de trop, sa petite soeur Emma la découvre dans la salle-de-bain. Et cette fois, la colère gronde chez les parents. Lia va devoir retourner à l'hôpital. Lia se rend compte du mal qu'elle a fait à Emma. Va-t-elle s'en sortir ?



L'auteure écrit des romans pour la jeunesse et celui-ci en fait partie, la narratrice principale est Lia, c'est Lia qui raconte, qui se raconte, qui nous livre le délabrement de son cerveau et de son corps. Lia souffre mais se sent incapable de sortir de cette souffrance, le monde autour d'elle n'existe plus. L'écriture est celle d'une adolescente passant de la provocation à la tristesse, de la tristesse à la détresse.



J'ai lu ce livre car j'ai dans mon entourage une jeune fille de 16 ans qui est anorexique. Je voulais savoir ce qu'il se passe dans la tête de ces ados qui passent du soleil à l'hiver, de la joie de vivre et de la beauté à l'obsession de maigrir de plus en plus et à l'horreur de leur corps squelettique qu'elles trouvent toujours trop gros, comme si elles se voyaient dans un miroir déformant. Ce ne sont pas elles qui sont malades, ce sont les autres disent-elles, c'est nous.



Je souhaite beaucoup de courage aux familles confrontées à ce grave problème qu'est l'anorexie. Je souhaite aussi tout le courage du monde à celles et ceux atteints par des troubles comportementaux alimentaires pour s'en sortir et profiter de la vie et de ses beautés.



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Je suis une fille de l'hiver

Elles étaient les meilleures amies depuis l'enfance. Elles s'étaient promis des choses, s'étaient avoué des secrets. Mais, au fil des années, les deux adolescentes, bientôt âgées de 18 ans, se sont éloignées l'une de l'autre. Voilà six mois que Lia n'a plus de nouvelle de Cassie, depuis sa sortie de l'hôpital, après son deuxième séjour là-bas. Et pourtant, la nuit de sa mort, c'est elle qu'elle appelle. Trente trois coups de fil qui résonneront dans le vide. Le lendemain, Lia ne laisse rien paraître, pourtant hébétée d'apprendre la mort de Cassie. Seule, dans une modeste chambre d'hôtel. Hantée par le souvenir de sa meilleure amie, rongée par la culpabilité, amère et perturbée, Lia se retrouve seule face ses propres démons : obsédée, tout comme Cassie, par son corps et par son besoin d'être mince...



Laurie Halse Anderson dépeint avec finesse et intelligence la lente et inexorable descente aux enfers de Lia, jeune adolescente anorexique. Cherchant à trouver sa place, aussi bien dans le vaste monde que dans sa propre famille recomposée, elle n'aura de cesse de donner un sens à sa vie. Dans ce long monologue empreint de sincérité, d'intensité et d'émotions, Lia remonte le fil de ses souvenirs, évoquant son amitié et son passé avec Cassie, mais aussi ses démons intérieurs, son obsession de la minceur, son long et dur combat contre la maladie et l'espoir, toujours, tapi dans l'ombre. Pour ce roman, l'auteure s'est renseignée auprès de médecins et de personnes atteintes d'anorexie, cela s'en ressent tant elle traite avec justesse de cette maladie et réussit à retranscrire les pensées de Lia. Autour de l'adolescente, une famille démunie et désarmée qui tente, tant bien que mal, de l'aider et de la comprendre, pour peu que cela soit possible. Un roman émouvant et juste...
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Speak (BD)

Un grand merci à Babelio et aux éditions Rue de Sèvres...



Un premier jour au lycée encore pire que ce qu'elle imaginait... C'est l'estomac noué, affublée d'une mauvaise coupe de cheveux et de vêtements inappropriés, que l'adolescente franchit les portes de son nouvel établissement. Elle ne sait pas à côté de qui s'asseoir puisque son ex-meilleure amie, Rachel, lui tourne le dos. Tout juste l'année scolaire entamée qu'elle est déjà une paria. Les autres élèves l'insultent, la bousculent, se moquent d'elle et l'accusent d'avoir voulu gâcher la fête de Kyle, en fin d'année scolaire. Melinda, incapable d'exprimer ses pensées, se mure dans le silence. Un silence pesant dans lequel elle se réfugie de plus en plus, laissant ses parents dans le désarroi et l'incompréhension. Quel drame s'est-il passé pour que la jeune fille se comporte ainsi ?



Comme le précise Laurie Halse Anderson dans la préface, il s'agit de sa propre histoire. Violée à 13 ans, l'auteure raconte, à travers le journal de Melinda, comment elle a vécu ses angoisses, sa dépression mais aussi comment elle les a combattues et surmontées. Emily Carroll, qui s'imposait de par son graphisme expressif et vivant, s'approprie parfaitement le roman et dépeint avec, à la fois émotion et rage, non seulement le combat de Melinda au quotidien mais aussi les violences psychologiques et physiques subies, le cheminement pour enfin libérer la parole. Ce roman graphique, profondément intime et émouvant, traite, avec finesse et intelligence, d'un sujet tabou, à savoir le viol. Il montre combien il est difficile d'en parler et, lorsque c'est le cas, d'y croire. De par son format en journal intime tout en noir et blanc, le lecteur devient un peu le confident de Melinda et comprend, au fil des pages, les émotions, le mal-être, l'indicible douleur et le drame subi, à demi-mot, par l'adolescente. Subtil et prenant...
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Vous parler de ça

Le titre original est "speak" ( parler).

Parler , c'est justement le problème de Mélinda , qui s'apprête après les vacances d'été , à faire sa rentrée au lycée en 3° (aux USA, le lycée dure 4 années et commence donc dés la 3°) . Parce que si elle arrivait à aligner trois mots , il faudrait qu'elle parle de " ça" , de ce qu'il lui est arrivé au cours d'une fête, et c'est juste impossible pour elle. Elle n'en a rien dit aux personnes qui l'accompagnaient, rien dit non plus à ses parents qui étaient sortis, dieu sait où lorsqu'elle est rentrée en pleine nuit.

Non, se taire , c'est plus facile, " ça" passera , avec le temps , car il guérit toutes les blessures, c'est bien connu…

Mais une fille qui ne parle pas, au lycée , ce n'est pas très populaire, alors peu à peu , Melinda voit son monde rétrécir, les gens se détourner d'elle, d'autant que ses amis lui en veulent pour ce qu'elle a fait après "ça" , et comme elle ne s'explique pas, ne se défend pas, rien ne change . Peu à peu , plus personne ne veut l'approcher, ses notes chutent , ses parents ne sont pas des plus " réactifs"...Il faudra beaucoup de courage à Melinda pour remonter la pente, retrouver l'estime de soi, et enfin affronter " ça"!



C'est une plongée délicieuse ( grâce à l'écriture de Laurie Halse Anderson) , mais vertigineuse dans le cerveau d'une adolescente de 13 ans ayant subi un traumatisme .

Découpé en saisons, en paire de mois , Melinda nous raconte son quotidien dans son lycée, sa dégringolade sa survie, d'humiliations , en rejets. Heureusement, elle rencontrera "L'Art" en la personne du bien nommé Mr Freeman, professeur de dessin, le seul qui pressent, qui écoute, qui soutient , parce qu'il offre un espace de liberté, une soupape de décompression, un endroit (atelier) où l'on est bien.



Ce n'est pas un roman difficile à lire, le ton est agréable, l'humour est cynique, mordant, désabusé, mais il est présent à chaque page, et on sourit beaucoup (intérieurement). Melinda, si elle ne parle pas , raconte très bien, avec beaucoup de vivacité d'esprit ...

C'est beau, c'est sobre, c'est puissant, émouvant, révoltant.

Encensé par John Green en personne, sorti en 1999, il aura fallu 15 ANS (!) à un éditeur français pour découvrir cette pépite vendue à plusieurs millions d'exemplaires dans le monde . A quand le film ? ;-)

Merci aux édition La Belle colère de l'avoir publié , et merci à Gaoulette, de m'avoir fait découvrir cette auteure INCONTOURNABLE !

Ce livre devrait figurer dans toutes les médiathèques ...
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Je suis une fille de l'hiver

C'est Gaoulette et sa critique enthousiaste qui m'ont donné envie d'aller voir du coté de cette auteure aux prix littéraires mérités… Je la remercie de tout mon coeur parce que … coup de foudre !:-))

Coup de foudre pour l'écriture, le style, l'originalité, , l'inventivité , la poésie, la vérité, la documentation, l'écoute, l'émotion…



Lia connait Cassie depuis toute petite. Meilleures amies, puis divergences et séparation.

Oui, mais c'est à Lia que Cassie a choisi de téléphoner , la nuit de sa mort.

Et pas qu'un peu. 33 fois…

Trente trois raisons pour culpabiliser, voir des fantômes, vouloir la rejoindre de l'autre côté. Lia et Cassie n'étaient pas seulement des amies inséparables, elles étaient des" filles de l'hiver". Des anorexiques.

Et Lia n'avait pas besoin de cela pour aller mal, pour descendre toujours plus bas . Plus bas, c'est en dessous des " 40,3 kilos.

Je pourrais dire que je suis extatique, mais ce serait mentir. le chiffre n'a pas d'importance. Si j'étais à trente, je voudrais descendre à vingt-huit. Si je pesais cinq, je ne serais contente qu'une fois arrivée à deux. Seul le zéro me satisferait. Zéro kilo, zéro vie, (…) "

Comment suivre une scolarité normale quand le seul souci est de résister ? Résister à la faim. Délires, chiffres, compter les calories, fantômes, froid, vertiges , scarification , mensonges .

Mais aussi dissimulation, cuisiner , manger, s'occuper de sa nouvelle demi soeur, faire croire qu'on va bien…



Le portrait de cette adolescente qui va mal est poignant, criant de vérité. Laurie Halse Anderson s'est appuyé sur des témoignages, a fait relire son manuscrit par un médecin. La vérité, brute….

Parce qu'elle pense que ses parents sont trop occupés à réussir leurs vies professionnelles, parce qu'ils avaient calqué un parcours idéal pour elle, une petite fille idéale, l'adolescente qu'elle est devenue, a voulu tout contrôler .Se contrôler. Elle a voulu disparaitre.

Ça fait mal… mais l'on voit aussi dans ce roman, tout ce que le dialogue, l'attention peut faire comme bien.

C'est un roman choc, que devraient lire toutes les personnes qui s'occupent d'adolescent(e)s en difficulté , mais pas que...

C'est un roman pour adolescents qui dépasse , qui déborde de ce cadre, tellement l'auteur est douée, tellement sa voix est puissante et poétique, originale et intelligente .

" La nourriture, c'est la vie."

Oui, ça a l'air simple et évident, mais pour certain(e)s , ça ne l'est pas .
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Ma mémoire est un couteau

Il n'est pas fréquent qu'en littérature pour adolescents, on rencontre des sujets aussi forts... Mais les éditions La Belle colère, et l'auteure Laurie Halse Anderson nous ont habitués à des textes originaux, puissants, qui raisonnent longtemps après avoir lu la dernière page...



Il est ici, question d' Hayley qui revient habiter dans la ville natale de son père. La maman est décédée quand Hayley était petite , ainsi que la grand-mère qui a laissé une maison. Son papounet pense que cela fera du bien à sa fille de se poser, de connaître la vraie vie dans un lycée. Cinq ans qu'ils étaient sur les routes à sillonner les USA pour le boulot du père.

On pourrait croire que c'est un retour au calme, mais pas du tout. Lui est un vétéran , il a fait quatre guerres et en est sorti complétement traumatisé. Syndrôme de stress post traumatique, mais non soigné. Andy préfére s'anesthésier à grand coup d'alcool et de drogues pour tenir ses cauchemars et sa dépression à distance, et Haley en bave un maximum. Elle est celle qui prend soin de son père, ne sait jamais dans quel état , elle va le trouver en rentrant, ni s' il a invité des potes à squatter sa maison.

Aussi, c'est une gamine un peu écorchée vive, pleine de "piquants" qui fait sa rentrée au lycée.



En choisissant de parler des vétérans, de comment ils sont considérés par la société américaine, combien, ils sont traumatisés, combien, c'est dur pour la famille, cette auteure nous parle de tout un pan des USA, qui est souvent "mis sous le tapis". Il est en effet, plus facile de ne voir en eux que des héros, des professionnels qui gérent et d'oublier qu'ils sont des hommes, certes formés pour affronter tout cela, mais des hommes avant tout ,qui ont vu trop d'horreurs et qui ont du mal à considérer que la vie vaut encore le coup d'être vécue. Andy, le père, ne veut pas se faire soigner. il ne mesure pas tout le mal qu'il fait à sa fille en n'acceptant pas d'être aidé. Il l'aime, mais il est au-delà de lui-même, pas en capacité de raisonner, d'être lucide.

Le SPT est formidablement bien montré, on assiste impuissants aux cauchemars , au naufrage, et on se demande si sa fille va réussir à tenir la barre, c'est qu'elle n'a que 17 ans...

Heureusement, on est dans un roman pour adolescents, où le but est de montrer que quel que soit le problème, si on accepte que d'autres nous tendent la main, on s'en sortira.



Un sujet fort, des personnages ultra crédibles et sympathiques, et une réflexion intelligente sur la guerre et les dégats "invisibles" qu'elle cause , bien des années après...
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Je suis une fille de l'hiver

Une de mes amies ayant particulièrement apprécié ce livre - que je lui avais offert -, j'étais curieuse de découvrir pourquoi, d'autant plus que le sujet m'intriguait. L'anorexie mentale, ce symptôme psychologique qui reste encore un grand tabou.



Dans ce roman, Laurie Halse Anderson parle de Lia, une jeune femme de dix-huit ans anorexique, dont la meilleure amie, Cassie, vient de mourir. Cassie était elle aussi une "fille de l'hiver", le nom qu'elles s'étaient donné. Bien qu'elles s'étaient éloignées depuis quelques mois, c'est Lia que Cassie a appelé la nuit de sa mort. Trente-trois fois.



Au fur et à mesure de la lecture, nous prenons la mesure de jusqu'où Lia est entrée dans l'anorexie. Refusant de voir qu'elle est malade, elle rejette sa famille (surtout sa mère, mais aussi son père et sa belle-mère) qui tente - très maladroitement, il est vrai - de l'aider à s'en sortir. Après la mort de Cassie, la santé mentale de la jeune femme ne va faire qu'empirer.



Ce roman raconte l'histoire d'une adolescente mal dans sa peau, lancée dans une course effrénée de la maigreur. Pour y parvenir, elle a arrêté de manger. Plus elle perd du poids, plus elle veut continuer à en perdre. Il n'est pas évident de comprendre les troubles du comportement alimentaire si nous ne les vivons pas, et il me semble que Laurie Halse Anderson a plutôt bien abordé le sujet.



Nous sommes en effet plongé·e·s à l'intérieur de la tête de cette jeune femme qui se trouve toujours trop grosse, le seul chiffre acceptable à ses yeux étant le zéro. L'autrice met des mots sur ce mal-être qui ronge de l'intérieur, grignotant chaque parcelle de l'être qui en souffre. Je n'ai pas eu de TCA, mais j'ai des proches qui en ont, et ce livre me permet de mieux appréhender ce qu'elles vivent.



Encore une fois, je voudrais apporter tout mon soutien à cette personne si chère à mon coeur, qui se bat chaque jour contre elle-même. Elle résiste, elle s'accroche. Elle fait preuve d'un courage et d'une volonté à toute épreuve, et je sais qu'elle va s'en sortir. Je suis sûre que tu vas lire cet article, alors je voudrais te dire que je t'aime et que je vais faire mon possible pour continuer à t'aider.



Dévoré en moins de vingt-quatre heures, c'est un livre qui m'a beaucoup plus. Les différents protagonistes sont intéressants et le style d'écriture est plaisant, bien que j'étais déroutée par ces mots rayés.



Cet ouvrage est poignant, bouleversant, criant de vérité. Je le recommande vraiment à toutes les personnes qui ont un·e proche anorexique, et à celles qui aimeraient comprendre. Je suis sûre que ce roman peut aider des gens qui souffrent de ce symptôme, et j'espère de tout mon cœur qu'elles iront mieux.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Speak (BD)

Je n'ai pas lu le roman de Laurie Halse Anderson, roman dont est tiré cet ouvrage et je ne m'y suis pas intéressée afin d'avoir la surprise totale. 4 trimestres, une année, on plonge dans l'histoire de Melinda. C'est une histoire vraiment émouvante. Le silence de Melinda est terrible. Elle n'arrive pas à exprimer ce qu'elle ressent, ce qu'elle a vécu, sa douleur... L'auteure nous parle du poids du silence, des conséquences d'un viol et le retour brutal à la réalité, le fait de continuer à vivre lorsque l'on croit que sa propre vie s'est arrêtée. Elle nous parle aussi de l'adolescence, du lycée et des difficultés des relations entre jeunes gens. C'est un roman graphique young adult. Je n'ai pas du tout l'habitude de lire ce genre et je dois dire que c'est une excellente surprise parce que j'ai adoré! Les illustrations sont magnifiques en noir et blanc, les personnages sont très expressifs et il y a comme une évolution au sein même des dessins. L'écriture est belle, poétique et nous emporte et le dénouement offre à Melinda un souffle d'espoir. (...)



Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie
Lien : http://auchapitre.canalblog...
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Vous parler de ça

Oui, il faut vous parler de ça, vous parler de ce livre qui lui-même vous parlera d’un sujet qu’il faut arrêter de taire. Car ce livre traite, avec réalisme et sans aucun pathos d’un sujet dramatique. L’indicible horreur qu’à vécu une adolescente, que vivent beaucoup trop d’adolescentes.



Le personnage de Melinda vous touchera au travers de son profond malaise. Et elle vous fera sourire aussi.



Ce roman, aux chapitres très courts tels des tranches de vie, est tout à la fois une description du passage au lycée (particulièrement dans cette ambiance américaine si spécifique), ainsi qu’une plongée dans l’écrasant trouble de cette adolescente.



Un récit à la fois grave et drôle, tragique et attachant. Laurie Halse Anderson use d’un ton bien particulier, sorte de cynisme du désespoir, d’humour du mal-être. Une émotion qui devient assez vite contagieuse puisqu’on a l’impression de ressentir les sensations du personnage. Le malaise est là, grandissant, mais jamais au point de vouloir rejeter ce témoignage fictionnel.



La difficulté de communiquer et l’importance de la parole y ont une place prépondérante. L’auteure nous transmet son message de manière directe, mais avec suffisamment de subtilité pour nous accrocher jusqu’à la fin. S’en est dommage que le roman soit aussi court, elle aurait pu développer encore plus avant certains passages.



Ce livre est devenu un véritable étendard auprès de la jeunesse lycéenne aux États-Unis. Ce n’est pas une surprise et, quelque part, c’est vraiment rassurant. Un roman précurseur (sorti en 1999, mais jamais publié en France avant 2014) qui fait dire au très médiatique John Green (auteur de Nos étoiles contraires) que c’est une référence absolue dans le domaine.



Vous parler de ça est un roman tout public, qui vous touchera quel que soit votre âge, mais qui devrait être lu par tous les adolescents de cette tranche d’âge. Juste salutaire.
Lien : http://gruznamur.wordpress.c..
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Speak (BD)

« Speak » ! ou le pouvoir de libérer la parole.



Mélinda Sordino, 15 ans, entre en Seconde au lycée Merryweather. Elle n'a ni la bonne coupe de cheveux, ni les bonnes fringues, ni la bonne attitude. C'est une paria et on l'évite comme la peste. Aucun ami à qui s'accrocher, sa meilleure amie Rachel l'ayant laissé tomber depuis l'été dernier, depuis le fameux événement... Mélinda est quasi mutique. Avec les rares camarades qui l'approchent, avec ses parents qui ne comprennent rien à son changement d'attitude. Elle souffre et se replie sur elle-même. Comment leur parler, à tous, quand les mots ne peuvent pas sortir ?



C'est l'histoire d'un viol et du traumatisme qui s'ensuit. L'auteur, Laurie Halse Anderson, a écrit le roman « Speak » à la fin des années 1990 pour sortir de la dépression qui la guettait suite au viol qu'elle avait subi à l'âge de 13 ans. du roman est sorti un film en 2004, puis ce superbe roman graphique en 2019. le talent de la dessinatrice Emily Carroll a donné forme à cette histoire sombre, douloureuse et oppressante, toute en noir et blanc, le fond et la forme s'associant naturellement. de son quotidien douloureux au lycée - tête de turc des autres élèves, résultats en chute libre - à sa vie de famille qui part en morceaux - des parents empêtrés dans leurs propres problèmes-, nous suivons durant une année le long combat de Mélinda qui tente de retrouver un sens à son existence. Les soutiens qui pourraient enfin la faire parler, elle n'en a pas. du moins c'est ce qu'elle croit jusqu'au jour où enfin, sa parole se libère et triomphe en un formidable NON !



« Speak » vous remue, vous émeut, vous ébranle. J'ai beaucoup aimé le graphisme qui traduit parfaitement les émotions qui traversent Mélinda : colère, tristesse, effroi, victoire. Tout y est. C'est également l'art qui permet à Mélinda d'entrer en résilience. Une association récit/dessin qui trouve donc ici tout son sens.



Gros coup de coeur !
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Je suis une fille de l'hiver

Lia et Cassie ont toujours été amies, elles ont tout partagé, leurs joies, leurs peines, leurs émois, leurs secrets les plus profonds, tout, jusqu'à ce que leurs routes ne se séparent.



Mais pourtant, Cassie a appelé Lia trente-trois fois avant de mourir. Pas une fois. Trente-trois. Qu'est-ce qu'elle avait à lui dire ? Pourquoi pas avant ? Pourquoi à ce moment précis, celui où la vie quittait son corps ? Il est trop tard pour se poser la question, maintenant, Cassie n'est plus et Lia doit vivre avec son fantôme alors qu'elle-même n'est qu'une ombre qui cherche à disparaître.



Les troubles alimentaires sont un sujet dont on entend régulièrement parler. On les côtoie dans la presse, à la télévision sans toutefois jamais les comprendre vraiment.

.

En plongeant dans l'esprit de Lia, Laurie Halse Anderson met des mots sur ce mal qui ronge de l'intérieur.



Lia vit chez son père et sa belle-mère, elle adore sa petite sœur. Elle pourrait être une jeune fille comme les autres, avec pour seul écueil dans sa vie la séparation de ses parents, mais ce n'est pas le cas. Elle n'est pas comme les autres. Lia a entamé une véritable course à la minceur, toujours plus mince, toujours plus fine. Jusqu'à vouloir s'effacer complètement.



Le récit la suit, nous immerge au cœur de ses pensées, dans sa lutte quotidienne, nous la voyons d'abord tromper son monde pour continuer à perdre du poids alors que tous s'inquiètent, puis chercher à échapper à ses fantômes. C'est le récit d'une lutte constante, bien que Lia ne soit pas consciente de qui est son véritable ennemi.



Le réalisme des mots de « Vous parler de ça » m'avait déjà saisie à la gorge et j'ai renouvelé l'expérience avec « Je suis une fille de l'hiver ». Je connais peu d'auteurs capables de captiver autant sur des sujets aussi graves. Déni, esquive, conflit, angoisse, rien ne nous est épargné, et quand la définition de "la fille de l'hiver" a pris tout son sens, j'ai eu la sensation de recevoir un uppercut dans le cœur. Lia m'a prise aux tripes, j'ai eu envie de la secouer, j'ai eu envie de la prendre dans mes bras, j'ai eu envie de lui donner de moi pour compenser sa descente aux enfers, pour soulager la détresse de sa famille. La justesse des mots ne peut qu'émouvoir, la fin ne peut que bouleverser, on ne peut sortir indemne de cette souffrance dans laquelle subsiste malgré tout une lueur d'espoir.



Je fais partie des gens qui pensent la littérature a un sens, un rôle à jouer dans la prise de conscience. C'est indéniablement le cas de ce roman, ne serait-ce que pour corriger le regard que l'on peut porter sur les gens atteints de troubles alimentaires. Rien n'est simple, c'est un mal profond, qui dévore de l'intérieur, et cette société de l'image dans laquelle nous vivons n'y est pas étrangère.



Un roman que tout le monde devrait lire, parce que comprendre est déjà faire une partie du chemin.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Les petits vétérinaires, tome 1 : Chiots en d..

C'est l'histoire de Sophie une petite fille qui a environ 10 ans et qui adore les animaux. Elle aide souvent sa grand-mère Doc Mac (docteur Macore). Mais elle a quelques difficultés à l'école . Le vétérinaire fait appel à Isabelle ,Clara et David pour aider à la clinique. Zoé sa cousine vient passer quelques semaines chez les Macore. Il y a plusieurs cas comme Frisby un chiot déshidraté acheté au marché. Sophie pense que c'est une usine à chiots. Effectivement c'en est une . Sophie et ses amis arriveront t-ils a trouver l'usine à chiots?

sauveront t-ils les chiens qui sont enfermés dans l'usine?

J'ai adoré ce livre qui parle de chiens je vous le conseille vraiment . A tous ceux qui aiment les chiens et qui aimeraient devenir vétérinaire comme moi.

miniPATCH (10ans)
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Ma mémoire est un couteau

Laurie Halse Anderson est une auteure que j’aime beaucoup. « Je suis une fille de l’hiver » et « Vousparler de ça » m’avaient d’ailleurs tellement bouleversée que j’ai attendu avant de me plonger dans celui-ci. Petit cœur fragile vous comprenez... Et mes yeux bouffis le lendemain au réveil parce que 1/ j’ai lu jusqu’à pas d’heure, 2/ j’ai pleuré, ont tendance à inquiéter Doux Chéri. Il faut que je le préserve un peu !



Ça n’a pas manqué, lecture jusqu’à pas d’heure, larmes et un regard perplexe de Doux Chéri. Eh oui, voilà le pouvoir de la littérature, celui de vous briser le cœur pour le recoller ensuite.



Hayley et Andy, son papa, sont des voyageurs. Au volant d’un camion, ils sillonnent les Etats-Unis, jusqu’au jour où Andy décide qu’il est temps de poser leurs valises et de scolariser enfin Hayley. Premier jour, adaptation à un nouvel environnement, rencontres sont au programme pour la jeune fille, et ce n’est pas si simple... Elle n’a jamais eu une vie normale, elle ne connait pas les codes des adolescents de son âge. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’enfer personnel de Hayley n’est pas le lycée. Non, ce n’est qu’une étape de plus, une poussière sur son épaule. Son enfer personnel, c’est son père.



Andy est un ancien soldat, qui a vu et vécu bon nombre d’atrocités, et qui a dû rentrer parce que sa femme, la mère d’Hayley venait de décéder. Malheureusement, il porte en lui les séquelles, les traumatismes de son passé, et sa vie ne peut pas être celle de Monsieur-tout-le-monde. Par effet domino, celle d’Hayley non plus. Elle doit composer avec le tempérament variable de son père, son instabilité, elle doit être adulte avant l’âge et gérer celui qu’elle aime plus que tout au monde. Parce que c’est cela ce roman, une histoire d’amour, celui d’une fille envers son père et d’un père envers sa fille. C’est l’histoire d’une équipe, branlante parfois, mais d’une équipe quand même.





Comme d’habitude avec l’auteure, je me suis prise une claque immense en lisant ce récit. Le pouvoir de la plume de Laurie Halse Anderson est assez incroyable. Elle explore la psyché de ses personnages sans voyeurisme ou dramatisme exagéré. La simplicité de ces mots fait éclater les émotions. Le monde est cruel, la réalité crue. Mais on peut malgré tout vivre, même si l’équilibre est précaire. Les personnages sont très attachants, Hayley m’a fait sourire, Andy m’a émue, et Finn est un personnage très juste, lui aussi criant de vérité.



Un bijou, ce roman est un bijou...
Lien : https://lelivrevie.blogspot...
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Vous parler de ça

Quelques années après ma lecture de Je suis une fille de l'hiver, j'ai voulu poursuivre avec ma découverte de l'autrice avec Vous parler de ça. Je savais dès le départ que le sujet serait difficile, sans même savoir de quoi il en retournait.



Melinda est une adolescente qui entre au lycée en 3e. Si sa dernière année scolaire s'est bien passée, il n'en sera rien de celle-ci. Tout le monde la rejette, après un évènement lors d'une soirée durant l'été. Depuis, elle ne parle presque plus. Melinda va mal mais les mots ne sont pas décidés à sortir de sa bouche pour en parler. Autour d'elle, personne semble prendre conscience de ce qui se passe...



J'ai été portée par les mots de Melinda : on suit les pensées du personnage, qui nous emmène dans son (horrible) quotidien, non sans faire des commentaires ironiques. C'est une facette de Melinda que j'ai appréciée : malgré la noirceur du récit, certains moments sont amusants grâce à ses commentaires.



On comprend très rapidement qu'il s'est passé quelque chose lors de cette soirée, avant la rentrée. Melinda aurait appelé la police, si bien que tout le monde la fustige pour cela, certain•es des ados ayant eu des problèmes par la suite à cause de la venue de la police... Personne ne sait pourquoi elle a fait ça et personne ne cherche à la comprendre. Ses anciennes amies lui tournent le dos et, avec les autres élèves, lui font vivre un enfer.



Je m'attendais à ce que ce livre évoque le harcèlement scolaire, puisque j'en avais discuté avec une amie qui l'avait lu avant moi. C'est une thématique qui n'est pas évidente à traiter, parce que ça n'est pas simple de se mettre à la place d'un•e ado, mais Laurie Halse Anderson a réussi à le faire. Si la lecture a été parfois éprouvante à cause de cela, j'ai tout de même réussi à l'apprécier. Aussi, ce qu'a vécu Melinda est terrible : Là encore, je pense que l'autrice est parvenue à décrire les sentiments lorsqu'on vit un tel traumatisme.



Même si j'ai préféré l'autre roman que j'avais lu d'elle, j'ai trouvé que l'autrice parvenait bien à décrire les sentiments d'une ado qui va mal. Melinda est assez attachante. Parler de ce sujet est important, réussir à le faire au travers de l'écriture semble une bonne idée. Une chouette lecture !
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Speak (BD)

Après avoir été violée,

lors d'une fête de fin d'année

une lycéenne de 13 ans

s'emmure dans le silence.

Elle a prévenu la police, mais,

fuit à leur arrivée sans s'expliquer .

Elle entame la rentrée, les élèves

la malmènent...elle a fait rater leur fête.

Nous sommes dans un lycée américain

en diable avec pom pom girls et le toutim.

Melinda ne PEUT pas parler.

Elle est bloquée .

Elle subit les conséquences de son silence.

Elle s'enfonce dans le mal-être,

s'isole complètement.

son attention s'envole.

ses résultats chutent.

Elle n'est plus là,

absente, à elle même

comme aux autres.

Une survie douloureuse que

personne ne soupçonne.





L'auteure, Lawrie Halse Anderson

livre une description minutieuse de l'interieur

de cet enferrement,

car, il s'agit de son histoire,

publiée en 2009.

Cette lecture est prenante,

elle remue en profondeur.

On a envie de prendre cette gamine

dans nos bras pour qu'elle puisse craquer ,

qu'elle arrête de jouer les petits soldats

des grandes muettes que sont la société,

la famille , l'école, la religion ...

Ce roman graphique d'Emily Carroll

est source de réflexions sur ce sujet

qui malheureusement n'a pas fini

de faire couler encre et sang..













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Speak (BD)

Speak, est un roman graphique inspiré du roman autobiographique éponyme de Laurie Halse Anderson, est une œuvre qui se démarque par son pouvoir émotionnel et sa capacité à nous faire ressentir la profondeur de la douleur et du silence. Pour moi, la sensation de solitude était importante, elle enveloppe par toute son impuissance…



L'histoire suit Melinda Sordino, une adolescente de 15 ans, qui retourne à l'école après avoir vécu un drame traumatisant. À son retour, elle est confrontée à l'isolement, à la méfiance et à la violence des autres, sans trouver une oreille attentive, une présence réconfortante. Elle est devenue une paria, coupée de ses amies et incapable de communiquer ce qui lui est arrivé.



Le récit, magnifiquement illustré par Emily Carroll, plonge dans l'univers sombre et complexe de Melinda. Les illustrations en noir et blanc captent parfaitement les émotions et l'atmosphère lourde qui règne tout au long de l'histoire. Le silence de Melinda devient palpable à travers les images, tout comme sa lutte intérieure pour trouver sa voix. Et qu’il est difficile de voir ces mots qui sont coincés trouver leur chemin ?



Ce roman graphique aborde des sujets difficiles, notamment le silence après un traumatisme, le harcèlement scolaire, et ce chemin si difficile vers un mieux, car il est difficile de parler de guérison. Il met en lumière la douleur que ressentent les victimes de violence et le courage qu'il faut pour sortir du silence et se reconstruire. Ce qu’il met aussi en exergue, c’est la difficulté de dire, certes, mais aussi à qui le dire. Tout le monde ne peut pas entendre cette dureté, et cela est compréhensif, mais de là à être aussi prompt au jugement ?

L'adaptation en roman graphique ajoute une dimension visuelle puissante à l'histoire déjà poignante. Les illustrations d'Emily Carroll rendent tangibles la solitude, la confusion et la colère de Melinda, ainsi que sa résilience naissante. La narration graphique nous emmène dans le monde intérieur de Melinda d'une manière que le texte seul ne pourrait pas accomplir. Je parle de la victime, mais l’agresseur rôde toujours, elle le voit, le côtoie, ce qui augmente cette sensation d’isolement…



Speak est d'une grande importance, en particulier pour les adolescents. Il offre une perspective précieuse sur les conséquences du silence et du traumatisme, tout en montrant la voie d’un mieux et de la rédemption. C'est une lecture émotionnelle et bouleversante qui nous rappelle l'importance d'écouter et de soutenir ceux qui souffrent en silence.



En bref : Speak est bien plus qu’un roman graphique. C'est une expérience immersive qui peut ouvrir des discussions cruciales sur des sujets difficiles et inspirer l'empathie, la compréhension et la compassion. Une lecture incontournable, Speak nous rappelle la puissance de la parole et l'importance de se soutenir mutuellement dans les moments les plus sombres.



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Speak (BD)

15 ans, le début de la vie, des amours, des amitiés, du lycée... La belle vie quoi.

Sauf... sauf que Melinda traîne un lourd lourd secret qu'elle n'arrive pas à exprimer. Sans compter l'hostilité de ses condisciples. Dessiner des arbres la sauvera t-elle ?

Une BD en noir et blanc qui plonge le lecteur dans l'humeur, l'état d'esprit, la mélancolie de Melinda. Le lecteur d'ailleurs comprend assez vite son secret ; il voudrait le crier à la face de tous ceux qui l'entoure et ne voient pas son mal-être. Elle est rongée par la culpabilité, entourée de l'hostilité des lycéens, des disputes de ses parents, de profs aveugles... Le seul qui parait comprendre son malaise est le prof d'art, qui l'aide comme il peut : en l'encourageant par l'art.

Une BD qui prend aux tripes tant l'ambiance est lourde, le sentiment d'incompréhension puis d'injustice sont présents, suffocants. Tant le lecteur est impuissant à prendre Melinda dans ses bras pour la rassurer, la réparer.
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Speak (BD)

Melinda est différente : elle ne respecte pas les codes vestimentaires des adolescentes de son lycée, ses amies la fuient, on se moque d'elle,  elle s'enferme dans un silence depuis une soirée anniversaire où un événement a bouleversé sa vie. Que ce soit au sein de sa famille qui a bien d'autres chats à fouetter que de se préoccuper de l'humeur de la jeune fille ou dans le lycée, personne ne peut entendre le cri de souffrance qu'elle n'arrive pas à pousser. Melinda est muette ...... Rien ne sort, elle étouffe mais rien ne sort.....



On se doute très vite de ce qui est arrivé à Melinda. L'auteure et l'illustratrice s'attachent principalement à la difficulté à exprimer ce que ressent Melinda et ce qu'elle n'arrive pas à formuler oralement. Pourtant tout dans son attitude évoque le mal-être, la souffrance.



Elles s'attachent à montrer les sentiments de Melinda : culpabilité, incompréhension, perte de son estime mais aussi de ses amies. Exprimer dans un roman graphique des émotions, des ressentis voilà qui n'est pas facile et c'est une réussite. On suit sur une année scolaire le long chemin de croix de Melinda qui trouve parfois refuge dans un placard quand la douleur est trop forte et où elle peut soigner son âme mais également dans les cours d'un professeur d'art plastique, Monsieur Freeman (cela ne s'invente pas) où elle va enfin pouvoir se libérer et s'exprimer.



Les illustrations en noir et blanc sont particulièrement expressives, claires, les textes parfaitement maîtrisés et en accord avec les dessins. Les textes sont essentiellement les pensées de Melinda, ses questionnements. Elle espère à plusieurs reprises que quelqu'un s'apercevra de son mal-être, lui tendra la main. Mais elle ne rencontre qu'hostilité et indifférence. La douleur n'en sera que plus vive quand elle perdra ses amies, ses confidentes.



C'est un lourd pavé lancé dans la mare des agressions, sur l'incapacité d'en parler pour l'agressée mais aussi sur la difficulté pour l'entourage de déceler le problème, les répercussions sur le quotidien, évoquant également l'exclusion et le harcèlement.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Speak (BD)

Un roman graphique percutant qui devrait être mis entre toutes les mains lycéennes.



J'ai beaucoup aimé le réalisme quotidien du récit. On suit cette jeune fille dans ses journées de cours parfois monotones, ses relations compliquées avec ses parents, surtout depuis son mutisme traumatique qu'elle est bien incapable de nommer et que personne ne comprend.



On sent bien l'aspect autobiographique, et l'effet thérapeutique de cette oeuvre pour l'auteur nous est transmis à travers son chemin vers la résilience.
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Speak (BD)

"J'aimerais faire un vœu mais je ne sais pas lequel... J'essaie de ravaler la boule que j'ai dans la gorge. Je pourrais leur raconter ce qui est arrivé. Comment réagir aient-ils ?"



Ce roman graphique est un véritable roman CHOC, une onde électrique qui vous traverse de part en part et dont le courant est d'autant plus douloureux car ce sujet de société est plus qu'actuel, ce fléau que l'auteure a elle-même vécu... Ce qui donne encore plus de corps à cette histoire criante de vérité.



Cette puissance émotionnelle est portée par le graphisme fouillé et tout de noir et blanc.



Cet ouvrage d'identification permet la cassure d'un tabou beaucoup trop silencieux, permet aux victimes de viol d'enfin briser la vitre et de se sentir soutenues.



Speak est une ode à la parole, à la liberté et à la justice...

Elle avait dit NON !
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