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Son instinct lui dicte alors de ralentir son pas et de se faire aussi discrète qu’une chatte sur un toit brûlant. Elle s’accroupit dans un buisson pour oberver à travers les branches et là, à seulement une dizaine de mètres derrière un bosquet, elle aperçoit la jeune femme rousse qui a embrassé le matin même son beau cordonnier.
Le couple profite d’une belle après-midi ensoleillée pour se détendre. Ils ont posé une nappe à carreaux par terre et se croient seuls au monde. Lui porte un pantalon large avec des bretelles et une chemise à moitié ouverte laissant apparaître un médaillon en or sur un torse sculpté et glabre. Elle porte la même petite robe d’été légère dont le dernier bouton entrouvert laisse deviner une poitrine pulpeuse et brillante. Elven n’en loupe pas une miette. Elle voit pour la première fois un couple seul. Vont-ils de nouveau s’embrasser ? Cette scène réchauffe son corps de l’intérieur, comme si elle était capable de ressentir à distance la douceur de leurs peaux, et les petites caresses qu’ils s’échangent. Elven a la chair de poule. Sa respiration s’accélère. Elle frissonne de plaisir et rend compte qu’elle salive. Leur complicité lui donne l’eau à la bouche.
Soudain, la jeune femme tourne le dos au jeune homme et lui demande de défaire la fermeture éclair de sa robe blanche. Elven peut ainsi voir son beau visage et son sourire mutin. L'excitation qui envahit alors la fée blonde résonne de plus en plus. Elle a l’impression d’entendre le cœur de la jeune femme à distance, et son propre cœur se met à battre la chamade, à l’unisson et à distance comme une percussion. Elle sent même ses tempes vibrer. C’est comme si elle était à sa place, et vivait son plaisir par procuration. Quel sentiment étrange, nouveau et excitant. La jeune amoureuse a les traits fins et remonte lentement ses cheveux de feu pour se faire embrasser la nuque. Ainsi c’est comme cela qu’on se fait comprendre chez les humains ? C’est ainsi que débute une invitation à explorer et partager des plaisirs. Elven ressent un frisson plus intense que les autres, dans son propre cou, lorsque le jeune homme baise la peau de pêche chauffée par le soleil. Il passe ensuite ses mains puissantes dans son dos et la caresse tendrement, avec une infinie délicatesse. La jeune femme a la peau si fine. Elven peut même la sentir filer sous ses doigts. Mais d’où vient cette sensation de dualité ? Est-ce un des pouvoirs des fées ? Elven sent brusquement ses ailes atrophiées palpiter. Elle les sent se gorger de chaleur, et cet afflux de plaisir n’est pas pour lui déplaire, s’ajoutant aux multiples sensations qu’elle vit depuis quelques minutes. Elle sait qu’il n’est pas convenable d’observer l’intimité des autres, qu’il faudrait qu’elle parte maintenant, mais la vue de ce couple est si excitante et si forte en émotions qu’elle ne peut se résoudre à lever le camp et poursuit son observation secrète.
Elven se dit qu’il suffirait de deux gestes rapides pour faire tomber les bretelles et découvrir la poitrine de la femme rousse. Comme s’il avait entendu les souhaits de la jeune fée, le jeune homme s'exécute et enlève la première, puis la seconde avec son index en frôlant l’épaule nue, découvrant une poitrine ronde et des seins blancs surmontés de tétons roses durcis par le désir et le vent frais. Elven est subjuguée. Son regard est rivé sur les seins ronds. Le jeune homme s’empresse de les pincer doucement, ce qui fait gémir et se raidir la jeune femme. Elle décide à son tour de caresser le pantalon du jeune homme. À l’entrejambe, il y a une bosse et sa main passe dessus doucement en faisant des va-et-vient. Quelque chose est là, sous les vêtements de celui qu’elle a suivi dans ce champ, qui ne demande qu’à être libéré. Tout à coup, la jeune femme change de position et se met à genoux pour offrir sa poitrine au jeune homme. Celui-ci y plonge sa tête avec délectation, comme un affamé.
Elle gémit, en disant son prénom : Yvan.
Yvan s’empresse de caresser ses seins et prend ses tétons à pleine bouche, en les mordillant du bout des dents. Pendant ce temps, la main de la jeune femme continue de caresser l’entrejambe, puis d’un geste sûr mais rapide enlève la ceinture, déboutonne le pantalon et l’abaisse d’un coup, emportant son caleçon.
Elven sursaute.
Elle n’a jamais vu de sexe d’homme auparavant. Il est tendu vers le ciel, un peu concave, et a l’air si doux, si fier. La jeune femme prend le sexe dur dans sa main et fait des va-et-vient. D’expérience, elle sait quel niveau de tension et de rapidité il faut atteindre pour que son partenaire soit totalement à sa merci. Yvan gémit, et il ne semble même plus avoir la force de lui caresser les seins. Il ne semble d’ailleurs plus aussi à l’aise. Peut-être est-ce la première fois qu’il se livre à son amoureuse, ou sa première fois tout court. Il a l’air hypnotisé, mais cette stupeur n’est pas pour lui déplaire. Il voudrait que le temps soit suspendu, qu’il ralentisse car il sent que tout va un peu trop vite. Elven ne rate pas une miette de ce spectacle époustouflant pour ses yeux de jeune fée inexpérimentée. La jeune rousse est appliquée et complètement penchée sur son amant, souriante, la bouche entrouverte, l’air gourmande. Son nez est tout près de l’organe tendu, et elle peut l'observer à loisir, sentir son odeur enivrante.
— Je t’ai promis quelque chose, lance-t-elle alors d’une voix douce.
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Et les fées sont chassées par les humains presque depuis la nuit des temps.
Cela n’a pas toujours été le cas. Lorsqu’elles sont sorties de leurs forêts ancestrales pour faire connaissance avec les hommes, lors du premier grand bouleversement dans leur monde - leur monde aussi n’est pas dénué de violence, et la famille d’Elven en sait quelque chose - les fées, dont la plus connue, Morgane, ont rencontré ceux qui dominaient la Terre à cette époque : les Rois. Au début ces souverains y ont vu le moyen secret d’assouvir leur soif de pouvoir au vu et au sus de tous ceux qui voulaient les renverser, ennemis ou rivaux. Ils y ont vu un avantage stratégique certain et, avec l’aide précieuse des fées et de leurs sortilèges, ils ont pu ensorceler leur entourage, déjouer des complots et éliminer ceux qui cherchaient à les évincer. Parmi ces comploteurs, les membres du haut clergé, qui ne voulaient qu’un souverain à leurs ordres, ont été les premiers visés. Le Roi Arthur lui-même a bu à la coupe de ces nouveaux pouvoirs mais, une fois ivre de puissance, il s’est retourné contre Morgane et en a fait une paria pourchassée jusqu’à sa mort. Le haut clergé n’a pas supporté que les membres du petit peuple, ainsi qu’on les qualifiait, puissent faire cohabiter une autre espèce que les humains, douée de pouvoirs qu’ils ne comprenaient pas, qu’ils n’auraient jamais et qui leur faisaient terriblement peur. Il ne fallait pas que les croyances folkloriques prennent le pas sur la croyance dite véritable. L’évangélisation ne tolérait aucune concurrence.
Aujourd’hui encore la figure de la sorcière maléfique, guérisseuse, issue de lignée humaine et féminine, maîtrisant des connaissances empiriques transmises de mère en fille, fait peur. Ces sorcières ont été diabolisées. On les a dépeintes comme de très vielles dames hideuses aux nez crochus volant sur des balais par opposition à la beauté surnaturelle des fées. Ces femmes pourtant humaines ont été les premières à dialoguer avec les êtres du petit peuple et avec les fées car elles avaient une approche similaire dans leur rapport à la Nature. Ces femmes se servaient de leurs connaissances pour concocter des potions de guérison. Mais ce qui peut guérir peut aussi tuer… Et c’est pour cela qu’elles représentaient aussi une menace. Le pouvoir les a donc logiquement condamnées, quand ils ont commencé à chasser les fées, considérées comme leurs alliées.
Il fallait tout effacer, faire table rase, à commencer par les forêts originelles d’où elles étaient sorties.
Ne laisser aucune trace. Jusqu’à piétiner leur histoire véritable et les relayer au rang de contes populaires sans valeur.
Ce fut une époque terrible. Leurs ailes ont été coupées et nombre de fées ont fini brûlées sur d’immenses bûchers. On pouvait entendre leurs cris d’horreur et de souffrance à des kilomètres à la ronde. Car si une fée était capable de ressentir chaque caresse beaucoup plus finement qu’un être humain, les blessures qu’on leur infligeait faisaient également beaucoup plus mal… On les brûlait avec ces soi-disant sorcières humaines alliées après des procès en sorcellerie où elles étaient accusées des pires abominations sans aucune preuve. Ne reculant devant rien, leurs bourreaux assassinaient même parfois des hommes pour faire accuser les fées et attiser la haine de la population.
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