Citations de Léa Wiazemsky (104)
Il y a certaines personnes à qui on peut difficilement donner un âge. Elles sont comme des photos que le temps a figées et dont on ne retrouve plus la date. Seuls leurs yeux parfois les trahissent, et l'on devine que les années de leur jeunesse sont bien loin.
La vie, c’est le vacarme, les gens qui parlent fort et entrechoquent leurs verres à la santé du bonheur.
Je n'ai qu'une crainte en poussant ma porte, c'est que Marcus fasse sa mauvaise tête et refuse que Clara l'approche. Mais à peine est-elle assise sur mon vieux fauteuil que le bougre vient ronronner à ses pieds pour finalement venir s'installer sur ses genoux et réclamer des caresses. Dire qu'il m'a fallu dix ans pour obtenir ce traitement de faveur! Tu vois, mon vieux chat, je ne t'avais pas menti. Tu seras heureux auprès d'elle le jour où je ne serai plus là.
"Les ombres sont toujours là...HURLANTES.
Cette fois, elles viennent me chercher, il est temps, me disent-elles!
Je veux les rejoindre, me fondre avec elles.
Oui, il est temps........
Je souhaite que s'arrête le cauchemar du souvenir, et surtout cette odeur que je traîne avec moi et qui continue à me donner la nausée......"
Le bonheur, cela se décide, Clara!Tu le portes en toi comme le plus beau cadeau que la vie t'a donné. C'est à toi de le semer et de le faire pousser. Lorsque tu as trouvé la graine, tu dois la protéger, lui donner un peu d'eau, elle grandira et prendra de la place, tu n'auras alors rien d'autre à faire que de jouir de sa beauté.
Qu'y a-t-il de plus beau qu'une femme amoureuse ?
Au creux de mon lit, je suis habitée par une paix indéfinissable. Clément m'a, en quelques mots, apporté ce que je cherchais depuis toujours : le repos de l'âme. Je peux enfin abandonner aux ombres du passé la culpabilité d'avoir eu un grand-père qui a fait couler le sang et a sali le mien. Dans son regard où je craignais de lire du mépris, j'ai lu l'amour qu'il me portait. J'ai pour la première fois quelqu'un à qui je peux confier mes cauchemars.
Rire du temps qui passe, rire avec le soleil, rire de la vie… D’ailleurs je ris tellement que Marcus se réveille en sursaut et me regarde avec des yeux de fou. Viens, mon vieux chat, viens rire avec moi !
Hier je la trouvais jolie, ce soir je l’ai vue belle. Le vent quelquefois poussait une mèche de ses cheveux sur ma joue comme une caresse gonflant mon envie d’elle.
Lorsqu'il y a deux jours Laure lui a demandé si elle pouvait passer récupérer ses toiles pour sa prochaine exposition, il a éprouvé comme un frémissement de joie à l'idée de la voir. Mais face à sa fille, Le vide d'amour s'est installé en lui, comme à chaque fois...
Assis entre deux tables très bruyantes, dont les conversations n'avaient aucun intérêt, j'étouffais.
J'ai hésité à ôter ma veste car cela ne se fait pas dans un lieu public ; j'ai gardé mes habitudes d'un autre temps. Mais comme la toile de ma chemise me collait de plus en plus au corps, je m'y suis résolu. Même en plein été, sous un soleil de plomb, je fais toujours attention à ne pas le dévoiler. Non pas que j'ai honte, bien au contraire, mais j'ai vu trop de regards gêné sur mon matricule… Comment oublier le visage de Clara lorsque ses beaux yeux se sont posés sur mon avant-bras ? J'y ai lu tant de choses, et je n'en ai compris aucune. La petite s'est pétrifiée, incapable de détacher ses yeux de la marque douloureuse. Maladroitement, j'ai fait redescendre la manche de ma chemise comme pour anéantir le sortilège. Mais déjà elle partait, murmurant un pardon dans lequel j'ai deviné de la honte…
Qu'avait-il pu se passer en elle pour qu'elle s'échappe ainsi ?
Très tôt, trop tôt, j'ai appris à sourire pour cacher mes larmes et j'ai connu ces grands moments de tristesse qui soulèvent le cœur et déchirent le ventre, laissant un goût de cendre et de sang dans la bouche.
A la gare de Toulon, mon coeur s'est crispé dans ma poitrine. Il était temps que je revienne au pays! J'ai pris conscience, à cet instant précis, que mes jours étaient comptés et que toute ma vie, depuis mon retour de l'enfer, tendait vers ce moment. Revoir une dernière fois les lieux de mes plus grandes joies au côté de cette enfant.
En me couchant, j'ai compris pourquoi le destin nous avait mis face à face. Elle est là pour éclairer de sa jeunesse mes derniers élans de vie, et moi pour lui permettre de se pardonner et de s'aimer enfin.
Le bonheur, cela se décide , Clara ! Tu le portes en toi comme le plus beau cadeau que la vie t'as donné. C'est à toi de le semer et de le faire pousser. Lorsque tu as trouvé la graine , tu dois la protéger , lui donner un peu d'eau , elle grandira et prendra de la place , tu n'auras rien d'autre à faire que de jouir de sa beauté .
p.9 Je n'ai jamais pu expliquer pourquoi les personnes âgées me touchent autant. Sans doute parce que je n'ai pas connu mes grands-parents. J'éprouve le besoin de les protéger, de les prendre dans mes bras et, de ma jeunesse, leur faire un barrage au temps qui passe.
Longtemps, j'ai cru que je serais une femme heureuse. Cette croyance a guidé mes pas dès mon plus jeune âge. Elle a été mon phare, ma boussole, un but à atteindre.
Il se rendit compte à cet instant, seul dans le petit bois, que s'il n'avait jamais levé la main sur Laure, ses mots et ses regards, et peut-être surtout leur absence, avaient été aussi violents que des coups.
J'ai toujours cette fâcheuse habitude de prendre les moments de joie que la vie peut m'accorder à dose homéopathique.
Et il y a cette jeune fille qui fait de cet endroit un univers de lumière et de joie. J'aime cet instant où, à peine ai-je poussé la porte, elle est là avec son sourire plein de malice pour me souhaiter la bienvenue. Elle sait que je vais commander la même chose que d'habitude ; mais elle prend malgré tout la peine de m'apporter la carte. Cela me fait sourire.