En temps de guerre, pour arriver à agir avec efficacité, il faut pouvoir dire « l’ennemi », comme ça, de façon abstraite, ça permet d’éviter de penser qu’il s’agit d’une personne, avec une famille, un passé. « L’ennemi », c’est un objectif, une cible. C’est l’avantage du langage. Mais quand on se retrouve devant un mort, ce n’est plus l’ennemi, c’est un corps, c’est une personne. Au cœur d’une opération militaire, il ne faut pas penser à l’ennemi comme à un être humain, sinon, on est fichu.