AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de MagEv


Il alluma une cigarette et se mit à faire les cent pas, lentement, tout en savourant son porto et en pensant à une table qu'il avait aperçue dans la salle à manger. Elle était dressée pour huit, mais sur une des assiettes était posée une rose rouge, telle une reproche éclatant. Elle était là en mémoire d'un pilote mort la veille au combat, ainsi le voulait la tradition entre certains aviateurs. Romantique, pensa Connor. Pour il ne savait quelle raison, la guerre rendait romantique.
Pas lui, en tout cas. Pas dans une guerre comme celle-ci, à laquelle il ne voyait pas d'autre raison que le caprice d'un Kaiser assoiffé de sang et jaloux de la marine de son cousin britannique, le roi George. Le reste du monde avait suivi, bon gré mal gré, sans s'imaginer que le conflit durerait si longtemps et coûterait si cher.
Connor était venu en France à la recherche d'aventures. Il s'était engagé parce que aller se battre était plus excitant que se mettre en chasse d'un travail, et parce qu'il ne supportait pas les autocrates, qu'ils fussent Kaiser allemand ou magnat du textile aux Etats-Unis. Mais la mort se faisait présente, autour de lui, plus il se demandait si le jeu en valait la chandelle.
Sa propre escadrille avait encore enterré deux hommes la semaine passée. L'un était un danseur professionnel transformé en pilote courageux, intrépide ; l’autre, un étudiant de Yale qui haïssait la guerre mais qui s'était engagé par idéalisme. Non, décidément, Connor ne trouvait rien de romantique à ces morts...
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}