AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Linda-Maria Baros (4)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
La nageuse désossée

�hronique🩱









Vers midi débarquent les hommes

Ils regardent la ville

Comme ils regardent les filles

Mais ils ne les défendent pas

Les hommes descendent juste

Dans les rues et observent

La magie qui s’échappe

Le béton qui prend toute la place

Les HLM qui se dressent phallus de misère

La cruauté transite vite dans les cités

Ils ont beau crier qu’ils veulent la féerie,

La nageuse, ou la façon de trouver la vérité

Les chiens lèvent à peine la tête à leurs bruits

Ça empeste l’indifférence autant que les pavés

Suintants De la nuit monte le rap des hérons

Les impasses sont brouillées de furtivités

Mais voilà qu’arrive, Linda Maria Baros

Une poétesse engagée qui n’a pas peur

De trancher de rester lucide de poétiser

Sur Les légendes métropolitaines



Vers midi débarquent les nageuses

Elles sont dans le fleuve, dans la mer

Et elles se font fluides et douces

Comme de l’eau, phosphorescentes

Capables de prendre mille formes

Ouvertes ou mal fermées elles donnent

Leurs corps en spectacle en pâture aux loosers La nageuse désossée n’a plus

Qu’à refermer ses plaies roulée par terre

Ce n’est plus jour de fête! Dieu c’est navrant

Les nageuses sont sous les ponts

Découpées incomplètes ignorées

Leurs lumières sont si éphémères

Que la nuit ne sait comment les retenir

Leurs légendes à travers la ville

Se cassent aussi vite que leurs os



Vers midi débarque l’ange de la ville

Je marche avec lui pour voir

Comme la violence ne l’interpelle

Même plus, comme il laisse faire

Les os brisés les bouches fermées

Les maisons quittées l’air rouge

Les pleurs des pendus le chœur déchiré

Les mères dépitées et les sexes mutilés

Je marche avec lui mais il m’énerve

L’infinie tristesse ne l’atteint

Même plus, il n’entoure de ses ailes

Que la pierre mais pas les peaux

Des demoiselles qui plongent et

Replongent dans les eaux du canal

Lacrimal et mettent à jour leurs mythes



Vers midi j’écris le meilleur poème

-Que je puisse écrire-

Je n’ai pas d’arme j’ai beau tendre la main

Aucun pistolet aucune menotte ne flotte

Par dessus le macadam les murs les toits

Les ponts les souterrains les banlieues

Les voies périphériques la poésie

Fait juste ce qu’elle veut des saltos

Des nuages une anesthésie une ode

Elle est juste libre de courir les rues

De nager silenciée dans la souffrance

Elle peut être désossée la poésie

Mais son corps se reconstruit

Quand on la décrie à l’infini

Qu’on l’aime en volutes sur le ciel

Quand elle monte de nos gorges

Gonflée du feu de nos poitrines

Elle insiste pour vivre pour survivre

Elle est puissante la magie de la poésie

Elle est déesse et sirène invincible

Même avec une queue de poisson

Et le bruit des os déchiquetés en fond

Elle sera là avec nos vagues à l’âme

Nos pleurs et nos deuils à rejaillir

Au-delà de toute légende urbaine

Et au cœur des vérités de ces féminicides

La ville lui cédera une fontaine imputrescible

Et moi, ma main n’aura de cesse d’écrire

De nager avec mes sœurs-ondines des villes

Je n’écris cette chronique que pour elle

La nageuse désossée mon cœur est noyé

De nos larmes versées sur les p(l)ages

Et à la mer, nous avons lancé ces mots humides et désespérés dans une bouteille

Que les flots ont emportés Clean Inside.
Commenter  J’apprécie          214
L'autoroute A4 et autres poèmes

croisée chez cheyne
Commenter  J’apprécie          10
La maison en lames de rasoir

La maison en lames de rasoirs comme un foyer au sol en pointes de ronces. Il y a quelque chose d'intimiste dans ces mots, une cruauté et une douceur dans lesquelles j'ai cru me retrouver. C'est comme une balance: la poésie qui parle de laideur avec beauté, les images et leur côté aussi horrifique que magnifique, d'une grandeur un peu absurde, un peu pathétique. Je ne sais pas si cela fait sens mais l'empreinte que cela m'a laissé, c'était quelque chose que je comprenait d'instinct parfois.
Commenter  J’apprécie          00
Le livre de signes et d'ombres

Le premier texte d'une très grande poétesse. Une langue tranchante et vive, qui sonne toujours parfaitement ; une écriture-fleuve qui déroute au premier regard, mais qui marque durablement l'esprit quand on s'y plonge. Une vraie réussite à mon goût, et le début de quelque chose de grand qui s'affirme encore plus dans les prochains livres (notamment le dernier, paru chez le Castor astral).
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Linda-Maria Baros (24)Voir plus

Quiz Voir plus

Jouons avec Clark Gable

D'après le roman Night Bus de Samuel Hopkins Adams, Gable triomphe dans l'un des premières comédies loufoques (screwball comedy) du cinéma. Ce film américain réalisé par Frank Capra en 1934 avec Claudette Colbert s'intitule:

Paris Roubaix
New-York Miami
Los Angeles San Francisco

8 questions
10 lecteurs ont répondu
Thèmes : acteur , hollywood , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littérature , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}