Il est des lieux dont on rêve mais où, parce qu’ils règnent, se soustraient peut-être à toute intrusion, tout regard trop insistant au sein des territoires les mieux gardés de l’imaginaire, on ne se rend jamais, refusant de confronter la précieuse discrétion d’une sente, le faste d’une ville dont le nom seul n’en finit pas d’inviter au départ pourtant, Venise, Istanbul, Samarkand, ou le chuchotis d’une source qui habite nos songes à la presque toujours décevante réalité que chaque cité , chaque lagune, chaque petit paradis enfoui sous les feuillages recèle avec la niaise satisfaction des patries ordinaires.