Payot - Marque Page - Liz Hyder - Bearmouth
À Gueule d'Ours, les fujitifs egsistent pas. On acsepte notre sort, point. Et les règles sont les règles, comme disent Jack et les autres. on travaye et on gagne notre croute. Parfois, les tout ptits gamins pleurent à leur arrivé. Par peur du noir, de la chaleur, y pleurent pour s'endormir mais bientôt, y comprennent que pleurer mène nulpart, alor y cessent. Comme moi.
Desmond esplique tout, et moi je reste oprès du panier, agripé des deux mains pour pas chanseler. Et je pense au crime que j'ai comis.
Saigneur m'entendez-vous ?
Saigneur êtes-vous là ?
Mais nulle réponce ne vient.
Alor je vois plus qu'une chose : les ténèbres.
Je sens que Desmond me regarde. Je résiste pour pas l'observer en retour. À la place, je lève les zieux vers le Saigneur, vers sa figure tout en roche, et je chante, chante jusqu'avoir mal à nuque et qui soit temps de partir.
Je repense à ce que Desmond m’a chuchoté ce matin, tout doucement, comme une ptite araignée se promenant sur un mur : Y suffit d’une persone, y m’a dit. Sa voie m’a chatouyé les oreilles. Une seule persone.
Une persone ? Pour quoi ? J’ai demandé en poussant mon wagonet par la trappe qu’y tient ouverte.
Pour commencer une révolussion. Une seule persone. Retiens bien ça, Crapouille.
Crapouille, les jans sont danjereus que si on leur permet de l’être.