Loïc Josse

Autre triste révélateur d'une économie - donc d'une société - qui marche sur la tête, les marées vertes, pour leur part, consistent en une invasion de l'estran par une algue, la laitue de mer ou ulva armoricana, qui prolifère du fait d'un déséquilibre écologique dû à l'apport excessif de nitrates provenant de l'agriculture intensive. Ce phénomène d'eutrophisation s'est généralisé en Bretagne, les marées vertes reviennent chaque année, pollution majeure aux effets toxicologiques dangereux, puisqu'il y a eu mort d'hommes, émettant des gaz à effet de serre et dégageant des odeurs insoutenables. L'importance, dans l'économie régionale, d'une part du tourisme et d'autre part du poids terrifiant des lobbies de l'agro-business explique que la presse reste discrète sur la généralisation du phénomène sur les côtes de Manche et maintenant d'Atlantique, tandis que la mafia de l'agro-industrie s'attaque à une journaliste ayant eu le courage de dénoncer le scandale dans une bande dessinée (Algues vertes, l'histoire interdite, par Inès Léraud éd. Delcourt, 2019) et que l'État crée.. des cellules chargées de lutter contre l'agribashing. Seule une remise en cause radicale des modes de production agricole permettra de sortir de cette spirale mortifère.

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