Critiques de Lon T. Williams (11)
Le pitch est très sympa : mélanger western et fantastique, voire western et mythologie gréco-romaine.
Sauf que c’est très répétitif.
Chaque nouvelle commence par le shérif adjoint Lee Winters qui revient d’une mission lambda et qui se fait surprendre par la tombée de la nuit avec son cheval Canon Ball dans l’un des lieux désertiques et hantés qui entourent Forlorn Gag. Survient une rencontre surnaturelle qui est le monster of the week de l’intrigue, et tout finit au salon de Doc Bogannon après la mention de la belle et fidèle épouse Myra.
Sauf que c’est très daté.
C’est du pulp western issu de "Real Western Stories" et rien ne ressort vraiment ni par le fond ni par la forme. Plus grave les nouvelles de la même eau d’Howard, antérieures de 25 ans, font beaucoup plus modernes et cela reste bien moins intéressant que la série plus ambitieuse et plus aboutie qu’elles annoncent : "Les Mystères de l’Ouest" ! Reste cette frontière de l’ouest sauvage qui fait ici rêver car on y voit se mêler le passé et le présent, le monde des vivants et le monde des morts.
PS : c’est sympa à Xavier Mauméjean d’avoir ressuscité Wayne Barrow dans la préface.
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"Lee Winters, shérif de l'étrange" est à l'origine un recueil de nouvelles de Lon T. Williams, publié par les Moutons Électriques en 2013. Je l'avais lu il y a quelques années, durant ma grande période Western : il s'agit en effet de littérature du genre "Weird West", c'est-à-dire mêlant western et éléments surnaturels. Je me souviens avoir bien aimé, mais avoir néanmoins trouvé l'ensemble assez répétitif, les aventures du shérif de Forlorn Gap étant toutes plus ou moins bâties sur le même modèle. Cet écueil est évité dans cette édition, puisque nous avons là une adaptation en roman graphique de "La fiole d'hydromel", l'une des onze nouvelles au sommaire du recueil.
Non, vous ne rêvez pas, j'ai bien écrit "roman graphique", sans aucune ironie ! J'ai suffisamment pesté contre l'abus de ce terme désignant désormais toute forme de BD adulte, pour ne pas manquer de reconnaître que cette fois, on en a véritablement un ! J'ai relu la nouvelle d'origine en parallèle de cet album, et l'adaptation en est très fidèle, presque littérale. Ce n'est donc pas une BD traditionnelle avec des planches divisées en cases, des bulles pour les dialogues, etc. Certaines pages sont conçues ainsi, mais la plupart sont constituées du texte de Lon T. Williams, mis en scène par des dessins, des couleurs et des effets visuels. Bref, un roman graphique !
Le style graphique de Lasth n'est pas forcément du genre que je préfère à la base, mais il colle très bien à l'univers. Seules quatre couleurs sont utilisées : noir, gris, blanc et rouge, chacune d'entre elles prédominant dans telle ou telle séquence, en fonction de la progression du récit. L'illustrateur joue beaucoup avec les ombres et les silhouettes, on ne sait jamais vraiment si on est dans le rêve, l'illusion... Dans cette histoire, Lee Winters sort d'un duel où il a été blessé au crâne, donc victime de potentielles hallucinations. Mais cela suffit-il à expliquer ce qu'il va voir et ce qu'il va vivre ? le lecteur en décidera. On est donc bien dans le fantastique pur et dur, où la frontière entre réel et imaginaire est sans cesse brouillée, une ambiguïté que le style graphique de Lasth rend à la perfection.
Je ne résumerai pas l'intrigue de la nouvelle et donc de cet album, il faut juste savoir qu'il y est question de rencontres nocturnes dans le désert, de spectres, de démons... Si ce genre d'imaginaire vous botte (de cowboy), il s'agit d'une lecture tout à fait recommandable, parfaite pour découvrir Lon T. Williams sans forcément lire toutes les aventures de son shérif de l'étrange. Merci à Babelio et aux Moutons Électriques pour avoir proposé ce bel album dans le cadre de Masse Critique.
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La Bibliothèque dessinée est une collection des Moutons électriques dédiée aux romans graphiques. Les illustrateurs sont souvent issus du milieu de la bande dessinée. En 2022, la collection a connu une refonte totale avec un plus grand format, des couvertures cartonnées, et du papier couché de meilleur qualité. Quatre nouveautés sont au programme de 2024, et parmi elles on trouve Lee Winters, shérif de l’étrange tiré d’une nouvelle de Lon Thomas Williams et illustrée par Lasth.
Un recueil de 11 nouvelles de Lon T. Williams avait déjà été publié chez Les Moutons électriques en février 2013, et portait le même titre Lee Winters, shérif de l’étrange. Lon T. Williams (1890-1978) a écrit de nombreuses nouvelles publiées dans les pulps Real Western Stories et Western Action. On y trouvait principalement deux héros : le Judge Wardlow Steele (20 nouvelles) et le Deputy Marshal Lee Winters (30 nouvelles). Lasth est un illustrateur français dans l’édition des littératures de l’imaginaire. Il est également storyboarder et concept artist pour des films documentaires, institutionnels ou commerciaux, qu’il s’agisse d’animation ou de prise de vue réelle.
Lee Winters est un shérif en poste aux alentours de Forlon Gap, ville de l’Ouest américain. La ville est peu peuplée, mais pas tranquille pour autant. Des créatures étranges ont été aperçues aux alentours. Alors qu’il rentre d’un duel contre un criminel, Lee Winters fait une étrange rencontre et semble basculer dans un autre monde. Au début, le shérif n’a qu’une envie: fuir. Mais une nouvelle rencontre va le faire changer d’avis. Une mystérieuse femme lui explique qu’il a été choisi pour les aider, elle et plusieurs autres personnes à échapper à une créature démoniaque.
Lee Winters est un personnage ordinaire, il semble vouloir mener une vie normale dans le bourg où il habite. Mais le destin en a décidé autrement, et il va devoir affronter une terrible menace. L’histoire est assez simple mais elle s’inscrit parfaitement dans le Weird Western. Le shérif est un cowboy solitaire, chevauchant dans le désert, qui va croiser des créatures diaboliques et aider à la rédemption de fantômes. Si on aime le genre, l’histoire se lit très bien et on se prend à la quête de Lee Winters.
Les illustrations sont en noir, blanc et rouge. Le style est particulier, très épuré au point qu’on a parfois l’impression de lire un storyboard de cinéma, mais il correspond très bien à l’histoire racontée. Le style est nerveux, le shérif est représenté avec des traits anguleux faisant un peu penser à Clint Eastwood par moments. La jeune femme est plus détaillée, avec des contours plus doux. Le découpage du récit fait penser à une série. Les dessins de Lasth rendent le récit plus actuel et vivant.
Lee Winters, shérif de l’étrange permet ainsi de (re)découvrir un auteur de littérature populaire et le Weird Western. L’histoire est assez classique mais on passe un très bon moment en compagnie de Lee Winters.
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Lee Winters est le shérif de Forlorn Gap, un patelin presque fantôme abandonné il y a quelques années après la ruée vers l'or, si vous l'écoutez "il ne croit pas aux fantômes", même s'il a pour habitude d'en rencontrer à tous les coins de canyons, et vraiment de toutes les sortes, un ou deux faux, mais aussi des récents comme d'autres issus de la mythologie, heureusement que Myra, son épouse, lui raconte des histoires pour l'éduquer et que Cannon Ball, son cheval, est bien vif, ça aide le shérif à se sortir de tous les traquenards …
Un recueil de onze nouvelles parues dans le "pulp" (revue populaire imprimée sur du papier de basse qualité) "Real Western Stories" entre 1952 et 1958. Dans une parution épisodique c'était certainement moins évident mais mises ensemble ces nouvelles deviennent assez indigestes, toutes étant bâties sur le même plan avec un côté répétitif - en retard il doit rentrer de nuit, il arrive pile à minuit, heure de fermeture du saloon pour boire un verre, même début et même chute finale, etc …
J'ai obtenu ce livre dans le cadre de l'opération "Confinement Lecture", il fallait bien que je le sorte un jour de ma PAL, c'est fait et je m'en souviendrai comme une curiosité, j'ai "découvert" un style de littérature, mais je ne pense pas approfondir.
Des histoires du far west sur le mode fantastique qui n'ont rien d'exceptionnel mais qui peuvent être lues par curiosité, mais certainement que d'autres lecteurs apprécieront d'avantage que je l'ai fait …
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Ce recueil qui regroupe onze nouvelles de Lon T. Williams, je l’ai découvert grâce à une opération lecture lors du confinement à laquelle participait les éditions les Moutons électriques.
Le présupposé de base de ces textes est assez sympa. On se demande toujours au début de l’histoire, si les manifestations surnaturelles sont le fruit, de l’imagination du shérif adjoint mal en point, de la roublardise de truands près à tout pour s’enrichir ou si elles sont bien réelles.
Globalement ces nouvelles sont sympathiques et assez étonnantes puisque l’auteur fait parfois référence à la Grèce antique en revisitant par exemple certains mythes. Le problème de ces récits c’est leur schéma narratif redondant et les descriptions des lieux et personnages qui est rébarbatif. Cela ne devait pas poser de problème quand les nouvelles étaient publiées dans les pulps mais dans un recueil ça peut devenir assez rapidement lassant, alors petit conseil, pour mieux apprécier notre lecture ne lisez pas ces nouvelles les unes après les autres.
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Quand l'adjoint du shérif, Lee Winters, rentre de mission la nuit, il entre toujours d'un pas titubant dans le saloon de son mystérieux ami Doc Bogannon, pâle à faire peur. Vient alors la phrase fatidique : "Eh ben Winters, on dirait que tu as vu un fantôme !" La réponse est parfois oui, mais toujours accompagnée de la demande : "Du vin, avec 2 verres !".
Lee Winters n'aspire qu'à prendre sa retraite au calme, auprès de sa douce Myra. Mais il y a toujours un bandit à arrêter, une prime à encaisser, quand on à la gâchette rapide. Et les alentours de Forlorn Gap, ville fantôme, sont loin d'être sûrs la nuit. De fantômes en héros grecs, le trajet n'est jamais tranquille.
Des nouvelles, du western qui ne se prend pas au séreux, une ambiance proche des pulps dons les histoires sont tirées, Lon T. Williams nous laisse un savoureux recueil intemporel (héros des fifties). Chaque personnage est intéressant (Lee, Doc, Myra, même le cheval), chaque rencontre différente, et la répétition de la forme ne gâche rien, créant même une addictive ascension dans l'absurde.
A lire d'un coup ou par petits bouts, selon l'humeur !
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LEE WINTERS, Shérif de l’étrange de LON T. WILLIAMS
Une dizaine de nouvelles assez courtes entre western et fantastique. Lee WINTERS office dans une ville nommée Forlorn Gap et décrypte ses aventures dans un bar tenu par Bogie. Il chasse les primes, 1000$ par tête généralement et s’il passe du temps au saloon c’est que cette ville et ses environs ont une particularité, il y a des fantômes un peu partout, alors il faut bien qu’il se remette de ses émotions! Évidemment certains fantômes s’avèrent d’authentiques escrocs et finissent leur vie au cimetière, mais dans cet endroit même, certains morts lui parlent! Je dois aussi mentionner que sa plus grande aventure a lieu au milieu d’une caravane de sel dont les protagonistes viennent de …Thrace et …du Pont Euxin sans compter un général de Castille qui combat les Maures en présence d’Orphée et Eurydice…
Amusant et bien déjanté.
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