Loriane K., originaire de l'Angola, est arrivée en France avec son père, militant du Parti indépendantiste cabindais.
La famille ne parle pas un mot de français mais se débrouille. Loriane devient une élève modèle (17,5 de moyenne durant tout le collège), son père travaille au noir quinze heures par jour et sa mère reste enfermée toute la journée.
Le statut de réfugié étant refusé à son père, la famille se retrouve dans la clandestinité.
Comme elle ne peut parler à personne de sa situation, Loriane décide d’écrire. Elle rédige un journal qui retrace le quotidien des sans-papiers.
Le problème, c’est que chacun vit dans son quartier. En communauté. Personne ne cherche à aller vers l’autre. Le groupe, c’est une sorte de protection pour ne pas se frotter à l’inconnu. C’est l’ignorance de l’autre qui rend la haine possible.
Toute notre vie tourne autour des papiers. Je vois souvent papa les trier, les classer, les ranger, les ressortir, les reranger...Ces papiers sont notre seule chance d'en avoir un jour des vrais. Papa les couve comme une poule...Du coup, le terme "sans-papiers" me paraît un peu...ironique. Presque une mauvaise blague.
En plus je suis vraiment contente de reprendre les cours. Je vais pouvoir retourner à la cantine. C'est bien parce qu'en ce moment, à la maison, le frigo est plutôt vide. Et puis mes copines me manquent.