La nuit que je viens de vivre est glaz. Papa a dit ça quand Claire est partie. C'est un mot breton, sans équivalent français, qui décrit la couleur de l'océan, entre le bleu et le vert, la couleur de ses yeux à elle. Il exprimait comme ca la douleur d'être loin de son île et de la femme qu'il aimait. J'ai le glaz. Les couleurs vives sont morte avec papa. Il ne reste plus que les froides, les sombres, les déchirantes, les couleurs noyées.