LONDONNIENNES
De ces matins à pommeaux d'or
au ciel de vernis pâlissant
où la ville n'est qu'un décor
un ballon à souffler dedans
Je te regarde à ta toilette et m'interroge
qui sommes-nous ici et à quelles horloges
s'ajustent alors nos destins
de ces matins de fruit de ces frêles matins
dont les bises clartés murmurent ton éloge
rallumant ce qui fut éteint
Cet éperon
du genou rond
qu'une ombre forge
Un bras levé
et cet Ave
pur de ta gorge
De ces matins adolescents
qui semblent vivre de leurs rentes
Londres cette vieille élégante
nous sourit de toutes ses dents
Dans l'embrouillamini de tes cheveux bouffants
tu avais des blondeurs d'enfant
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