Trois
petits Préludes
II
Seront-ils le terme d'un songe,
Ces feuillages où l'Aventure,
Comme l'eau, le désir ou l'ombre,
A glissé sans regret de lune ?
Ces arches creusées de lueurs.
Ces barques lourdes de désirs.
Le soir penchant sur les eaux calmes
Un visage de souvenir ;
La nuit tiède et lisse à nos mains,
Tel un corps aux parfums obscurs,
Le plaisir beau comme un orage.
Et ces bouches dans l'ombre, avides ?
De tant d'ardeurs évanouies
Ne restera-t-il pour emplir
La splendeur lancinante et vide
Des nuits si belles à venir,
Que ces images obstinées,
Ces feuillages où l'Aventure...
Et cet arbre nu sur le ciel
Que scellait une étoile unique ?
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