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2.75/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Châble, Vallée de Bagnes , le 02/02/1858
Mort(e) le : 16/11/1922
Biographie :

Louis Courthion est un écrivain et journaliste.

Il étudie au Collège de Saint-Maurice de 1871 à 1875, mais suite à des revers de fortune familiaux, il doit y mettre en terme. Il s’expatrie alors à Paris, où il travail d’abord comme employé de magasin, et effectue d’autres petits emplois. Il voyage également en travaillant sur les navires. Il parcourt la Méditerranée et la Mer Noire, découvre les Îles Canaries et les Îles Maurice, l’Algérie, le Maroc, l’Espagne et Londres.

"Autodidacte anticlérical", il débute finalement comme journaliste à Paris en 1890 comme rédacteur de La Croix Fédérale, organe de la colonie suisse de Paris. Par la suite il fait du reportage pour le XIXe siècle, le Figaro, et le Rappel.

Il rentre en Suisse en 1893, où il vit successivement à Lausanne, Bulle et Genève. Il travaille dans de nombreux journaux, revues, périodiques: La Gruyère, Feuille d'Avis de Lausanne, La Patrie Suisse, etc. En 1896, il lance le premier numéro du Valais romand, publication bi-mensuelle dont le sous-titre est "journal de littérature populaire et nationale". Cette publication d’opposition vit jusqu'en 1898. Dès 1911, il collabore au Confédéré et pendant la Première Guerre mondiale il en assume toute la rédaction. Après son établissement définitif à Genève, il collabore activement au Genevois, et la Tribune de Genève, tout en rédigeant pour le Confédéré et d'autres journaux suisses ou étrangers.

Louis Courthion est également écrivain. En 1897 il publie les Veillées des Mayens, un recueil de légendes inspirées principalement de l’Entremont, puis en 1900, les Scènes valaisannes, dans lesquelles il peint les mœurs montagnardes de la vallée de Bagnes. Resté Valaisan malgré son départ, il s’emploie à travers ses ouvrages à faire connaître son canton d’origine, parfois comme conteur, parfois comme historien. On retrouve cet aspect en 1903 dans le Peuple du Valais où il s’attache à montrer la configuration du pays, la constitution de la famille, l’industrie et le commerce, etc. Il a également écrit des romans, des chansons et des poésies légères. Louis Courthion est aussi un des collaborateurs du Dictionnaire géographique de la Suisse. En 1915, il participe à la création de la Société d'Histoire du Valais romand.

Il est le premier Valaisan à avoir vécu intégralement de sa plume. Il est le père de l’écrivain Pierre Courthion (1902-1988).

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Source : http://www.wikivalais.ch/index.php/Louis_Courthion
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La lune plongeait verticalement ses ternes rayons dans les profondeurs de la tour circulaire et, à cette faible lueur, le cher-cheur descendit jusqu’aux recoins les plus secrets des ruines.
— Veux-tu une prise de tabac ?… interrogea brusquement une voix rauque qui le fit bondir de stupeur.
— Eh ! pourquoi pas !… répondit l’arrivant, qui, en dépit des claquements de dents, s’efforçait de paraître courageux.
— Voici !… reprit la voix.
Et un bras se tendit vers l’aventurier, exhibant hors de la ligne d’ombre une grosse tabatière d’argent serrée dans un artichaut de longues griffes noires.
En y plongeant les doigts notre homme sentit comme un coup d’aiguillon vers la naissance du pouce, mais, voulant à tout prix paraître vaillant et rassuré, il aspira le tabac. Comme il renversait la tête, se préparant à éternuer, il se sentit tout d’un coup paralysé par la vision de deux regards piquant les ténèbres ainsi que des tisons ardents. Presque aussitôt, l’apparition, sous la forme d’un gigantesque lézard, se mit à grimper avec agilité le long des murailles pour disparaître par-dessus les créneaux sui-vie du chat noir qui, effrayé de l’éternuement, avait quitté l’épaule de son maître occupé à tordre la mousse entre ses dents afin de les empêcher de claquer.
L’homme ne songea plus guère au trésor ; après avoir tour-noyé jusqu’au matin autour des ruines, pareil à une âme tourmentée, il fut reconduit à Martigny par de braves vignerons, mais le matin suivant on le trouvait mort dans son lit.
(Les trésors de la Bâtiaz - Diables)
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Un gros bourdon passa d’un vol rapide devant ses yeux. Il
se retourna pour le regarder : l’animal disparut dans la bouche de Contard restée ouverte dès la veille au soir. Aussitôt la chambre s’emplit du bruit des ronflements de ce dernier et, cette fois, le Bagnard n’éprouva pas la moindre peine à réveiller son hôte.
— Eh bien ! observa-t-il, en voilà de la peine pour t’arracher au sommeil !
— Ma foi ! si tu t’amuses à interroger des absents…
— Comment, des absents ?… Tu n’es donc pas encore éveillé ? dit avec assurance le charge-ayant de Bruson. Mais peu importe !… mauvaise nuit!… la prochaine sera meilleure. En attendant je vais atteler et me mettre en route, cela dissipera mes idées assombries.
— Atteler ! fit Contard avec un geste singulier, y penses-tu?… Si tu es si pressé d’arriver à Bagnes tu peux partir à pied par le sentier du Plan de la Gouille : quant au mulet et surtout au char…
— Pourquoi le sentier du Plan de la Gouille ?
— Parbleu, parce que le pont de Charançon est emporté…
Tu n’es pas sans savoir que quand il fait des orages le torrent de Merdenson…
— … N’est pas bon. Mais comment peux-tu savoir que le pont est emporté, puisque tu étais dans ton lit ?
— J’étais dans mon lit et je n’y étais pas…
— Être dans son lit et ne pas y être !… D’où sors-tu ?… En effet, comme je l’ai pensé tout à l’heure, tu n’es pas encore bien réveillé… D’ailleurs, après un sommeil de plomb ! argua le Bagnard d’un ton d’indifférence.
— Allons, mon cher, je vois que tu n’y comprends rien…
— Convenons qu’il faudrait être sorcier pour y comprendre quelque chose !
— Ne parle pas de sorciers… je te le conseille ! En attendant je vais t’expliquer la chose :
… Tu n’ignores pas que le torrent ravine très souvent et
qu’il entraîne beaucoup de terre et de pierres. Qui fait cela ?…
Le Bagnard qui gardait le souvenir tout récent des cavaliers sans tête, répondit :
— Oh ! je le sais bien, des diablotins, des revenants, des
âmes en peine…
— Et des vivants ! ajouta Contard ; des vivants dont je suis un ; il y a un nombre égal de vivants et de morts occupés là-haut.
— Pourquoi ferais-tu cela, toi ?…
— Il m’est défendu de le dire, et d’ailleurs je ne le sais que bien vaguement ; mais je le suppose : quelque charge qui pèse sur ma propre âme ou sur celle d’un proche. Chaque fois que le torrent ravine, mon âme reçoit l’ordre d’y aller, elle ne peut pas s’y soustraire. Tu as dû voir passer un bourdon…
(Le Coq de Cries - Sorcellerie)
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je ne laisserais évidemment pas de regrets si je n’avais connu le remords…
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Sans doute, nul n’en était à ignorer, qu’en dépit de sa maturité d’âge, César ne cessait pas d’être tenu à l’attache par la main sèche de son père, un de ces anciens magistrats de la montagne qui n’ont pas coutume de donner du lard aux chats. C’est pourquoi les hommes portés à l’indulgence risquaient quelque fois l’objection :
— Voilà, il faut comprendre que, plus ou moins, il est obligé de ménager le vieux…
Mais les femmes, moins traitables sur ces questions importantes de mariage et de célibat, ripostaient sans miséricorde.
— Le vieux !… le vieux !… j’aimerais mieux en perdre l’héritage, si, pour cela, il faut vivre toute sa vie en mulet.
— D’accord, sur ça, mais ce sont des choses plus aisées à dire qu’à faire, disaient les hommes.
— Pas moins que c’est un rude original, insistaient les femmes.
— Pour quant à ça, y a pas à aller contre, concédaient les gens sans opinion, qui sont toujours le grand nombre.
Mon opinion sur César Michlig ne s’était guère dégagée, jusque-là, de ces jugements simplistes, lorsque, un dimanche soir, resté tard au grand cabaret de sur la place et me préparant le dernier à partir me coucher, je le vis entrer avec précipitation, repousser la porte d’un coup nerveux, se choisir une place, poser son chapeau d’un geste tragique sur la longue table de noyer veuve de consommateurs, s’y accouder et plonger la tête dans ses deux mains.
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Au prône du jour de l’Ascension, le prêtre annonça solennellement à ses fidèles que le dimanche après la Pentecôte il ferait un long et très sérieux sermon, auquel il importait que toute âme soucieuse de son salut assistât, sans aucune exception de l’âge ou des infirmités.
Le dimanche fixé, les trois nefs de l’église étaient bondées lorsque le curé mit le pied sur les degrés de la chaire. Avant de porter sa main au front pour dire : In nomine patris, il donna l’ordre de fermer toutes les portes.
Seul un homme avait cru devoir rester chez lui, un blasé, un vieux soldat de Marignan et de Cérisolles ; rentré depuis peu de France avec tout un répertoire de trucs, de ruses, et tout un vocabulaire de jurons des camps ; c’était Thémistocle Guigoz, de Montagnier, le premier importateur du tabac parmi les parcimonieuses populations de l’Entremont.
Il fumait en se promenant dans sa chambre lorsqu’il vit tout à coup au milieu du plancher, devant ses pieds, une large goutte de sang, bientôt suivie de deux autres. Il regarda au plafond : son épée, dont il avait engagé la pointe derrière la solive, s’agitait comme pour se dégager, et des gouttes de sang ruisselaient nombreuses, toutes fumantes, le long de la lame.
— Pour Dieu ! cria le vieux troupier, qu’y a-t-il ?
(La bataille du Désert - Traditions et Légendes historiques)
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— Maman ! maman ! Ils viennent… ils viennent. Il y en a de toutes les sortes. Beaucoup sont sur des chevals, avec des cas-quettes de fer, des plumaches. D’autres ont des pompons plats avec des numéros dessus. Il paraît qu’ils sont de par Genève… Il y a des gens qui leur donnent à boire… Faut voir ces brantées et ces seillées !… Ils ont rien qu’à puiser à bassine pleine… Nous, on y retourne voir !
Sur cette déclaration, on les entendit dégringoler les esca-liers à grands sauts. Des roulements mêlés de rumeurs arrivaient du côté de la place.
— Monsieur le professeur, révérend père, mettez-vous à l’aise, insista Mme Gollut, en poussant un fauteuil vers Carabot… Ne faites pas trop attention au drapeau !… C’est Eustache, vous connaissez cette mauvaise tête ; ne vient-il pas d’entrer en tempête, réclamant un mouchoir de mon pauvre mari ; je le lui ai donné.
— Dame, il faut bien décorer ! affirma Eustache en soule-vant sa casquette avec une coquetterie d’initié.
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— Enfin ! déclara le prêtre, vous voilà prévenu, Laurent Plambuit. Surveillez-les !… Régissez-les !… surtout l’aîné. C’est un conseil salutaire que vous recevez là…
— Ils sont de leur temps… On a été du nôtre, monsieur le curé. Et puis on a assez de chats à épucer sans courir après les écureuils.
— Trop aisé à dire cela ! Mais tu as raison, Laurent Plambuit, de les comparer à des écureuils. J’en connais un, moi, d’écureuil, et si, quelque soir, au retour de ma chasse, il m’arrive de le surprendre à grimper à la palissade de mon jardin…
— Eh bien ?
— Eh bien, vlan !… j’allonge la grande pince à saisir le blaireau… tu sais?… Et je le pige net, comme ça, vois-tu,… là où il y a le plus de chair, est-ce compris?
— Essayez voir. Et tâchez qu’il vous tienne pas entre les siennes, de pinces…
— Quoi, il oserait ?
— Vaillants on a été, vaillants ils seront ! termina Laurent Plambuit, qui s’en alla un fagot de sarments accroché à sa pioche.
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— Mais vous n’allez pas boire de vin, papa !
— Va quand même, c’est peut-être le dernier plaisir que je te demande.
— Et le médecin ? papa ! objecta Anne-Marie, les paupières gonflées.
— Le médecin ne se mêle que du corps ; ceci est pour me redonner de l’âme…
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— Alors, voilà, reprit-il… je me suis confessé. Seulement… voyez-vous, les prêtres ne… ne reçoivent pas nos secrets de la même manière que les autres hommes… Trop habitués… vous comprenez…
Je ne comprenais absolument rien, attendu que je persistais à me demander ce qu’il me voulait avec cette confession. Il poursuivit :
— J’ai besoin… c’est drôle… j’ai besoin, en outre, de me confesser à un homme ordinaire… plus semblable à moi… à quelqu’un qui se sente maître du secret que je veux lui confier… et, comme personne autre ne serait capable d’en peser les mobiles et d’en dégager l’horreur, j’avais besoin de vous…
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— Vous êtes bien bon d’être venu. J’allais vous faire appeler.
« M’appeler ! » avais-je bien compris ?… Mais quelle aurait bien pu être la raison d’une telle préférence ?
Après un de ces repos prolongés que font ces malades de qui une simple parole suffit à épuiser les forces, il reprit :
— Il me semble que ça vous étonne… je comprends un peu… Hier je me suis confessé… mais confessé pour de bon… et non pas comme je l’avais fait tant de fois depuis trente-cinq ans…
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