Louis Desnoyers

C'est un roman à la comtesse de Ségur, d'un auteur de la première moitié du XIXè siècle.

On y trouve les poncifs habituels : vertu contre vice, amitié désintéressée contre lâche trahison, noblesse de cœur contre hypocrisie, etc.

A noter cependant la critique (inhabituelle pour époque ?) de la traite négrière. Louis Desnoyers ne cache rien des conditions de transport ignobles, de la préférence de la mort à l'esclavage des Africains, de l'indifférence généralisée face à leur sort dans les plantations.

Un roman d'aventure de facture pas si classique que ça.

Avec :

1. Les Etats et empires de la lune (Cyrano de Bergerac - 1657)

2. Le voyage dans la lune (Louis Desnoyers - 1889)

3. Aventure sans pareille d'un certain Hans Pfaall (Edgar Allan Poe - 1835)

4. Un voyage à la Lune (Alexandre Dumas - 1857)

5. De la Terre à la Lune (Jules Verne - 1865)

6. Les premiers hommes dans la Lune (H.G. Wells - 1901)

7. Les Luniens (Pierre Boulle - 1957)



Le Roman de La Lune, sorti aux éditions Omnibus est un recueil comprenant sept textes, trois romans et quatre nouvelles, consacrés, on s'en doute, à l'astre lunaire.

S’étalant entre le XVIIeme et le milieu du XXeme siècle, les différents récits naviguent entre voyages, imaginaires ou non, faisant avant tout office de critiques sociales et/ou récits philosophiques (les textes de Cyrano de Bergerac, Louis Desnoyers, Alexandre Dumas et Pierre Boule) et « Proto » Science Fiction, non dénués d'humour pour certains (les classiques de Poe, Verne et Wells).



Malgré la grande qualité de ces textes, presque tous des classiques, cet Omnibus s'avère finalement plutôt décevant. Les textes étant pour la plupart facilement trouvables, tout l’intérêt du recueil réside dans sa valeur ajoutée : les dossiers. Et c'est loin d'être fameux.

Seul le texte faisant office d'introduction présente quelque intérêt, revenant sur la lune de façon historique et symbolique, puis dressant son histoire littéraire de l'antiquité à nos jours, pour terminer par son arrivée dans le septième art. Le dossier clôturant le recueil, quant à lui, est inintéressant au possible et ne fait que balancer pèle-mêle des extraits d’œuvres plus ou moins liées à notre satellite, sans aucune explication. On ne reviendra pas sur la bibliographie rachitique, tellement bâclée qu'elle en devient ridicule.



Bref, un recueil à ne conseiller qu'à ceux qui, comme moi, étaient jusque là passés à côté de ces classiques, pour peu qu'on le trouve à un prix raisonnable.

Que dire de plus que l’excellente critique postée récemment par MarieCzar ? Comme pour la Comtesse de Ségur, c’est un livre à prendre au moins autant comme un documentaire que comme un ouvrage pour la jeunesse.



Le côté attrayant, c’est le héros : Robert-Robert est un ado qui traverse le monde en bateau, tempêtes, piraterie, naufrage, anthropophages, survie en milieu hostile… Il y a de l’action, alors il mûrit vite ! Le point faible : c’est de 1839, c’est daté et suranné, très simpliste et l’humour est parfois niais et lourd voire ennuyeux.



Le racisme est omniprésent, avec étalage de préjugés et de condescendance pour les “nègres”, ce n’est pas à faire lire à un jeune sans explication. Mais en 1839, on est encore à l’époque de l’esclavage puisqu’il a été aboli en France en 1848. Donc pour l’époque, Desnoyers est plutôt en bonne voie, celle où on voudrait mieux traiter les esclaves. Le héros est humain et bien intentionné. On est loin de l’équité mais c’est un petit progrès.

On peut toujours voir la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine…

Pfiou, un texte long et répétitif dans la veine des Malheurs de Sophie, mais avec des personnages bien moins intéressants et qui, par ailleurs, s'effacent totalement de l'intrigue sur la fin.



L'idée de voir les enfants trimer dans un cirque pour apprendre à être sage est une bonne idée, mais les moyens d'inculquer sont ridiculement violents et abusifs, au point où l'on se demande si l'auteur n'avait pas un fétiche bizarre pour la torture d'enfants.



J'ai eu beaucoup de mal à apprécier ce texte.