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Citation de Pseudo


Avant leur départ de Barcelone, Orwell et sa femme avaient rendu visite à leur ami, le Belge Georges Kopp, alors détenu dans une prison de Barcelone. Kopp avait été le commandant d’Orwell sur le front d’Aragon. Détenu pendant 18 mois, du 20 juin 1937 au 7 décembre 1938, sans avoir jamais été inculpé, il pourra finalement en sortir vivant, grâce à une campagne internationale en faveur de sa libération, mais dans un terrible état de détérioration physique et morale après autant de mois de sévices corporels et de torture. Robuste et en pleine santé avant son emprisonnement, il avait été transformé en un vieillard courbé ne pouvant se déplacer qu’avec l’aide d’une canne, souffrant du scorbut et d’un empoisonnement du sang.
Au cours de sa détention, il fut interrogé 27 fois, pendant 135 heures en tout, par ses tortionnaires russes qui communiquaient avec lui par l’intermédiaire d’un interprète, utilisant tour à tour la flatterie, l’intimidation, la coercition et les menaces. On a tenté de lui faire signer des « aveux » par lesquels il aurait déclaré que le POUM regorgeait d’espions et de traîtres. Devant son refus, on l’avait enfermé pendant 12 jours dans l’isolement complet d’un cachot infesté de rats, supplice qui s’est terminé par le cri d’un garde de la prison venu lui dire : « Cette nuit nous te fusillons ! » Ces mois de supplice étaient la récompense offerte à ce militant révolutionnaire, qui, dès l’éclatement de la guerre civile, avait tout sacrifié, famille, emploi, nationalité, et quitté la Belgique pour venir en Espagne. Immédiatement mené sur le front d’Aragon, il y avait bravement dirigé sept batailles importantes pendant son séjour, avant d’être jeté en prison « en tant qu’espion et traître ». L’interminable torture de Kopp avec le recours aux rats et sa transformation en vieillard courbé et décharné ne sont pas sans évoquer l’image du personnage fictif de Winston Smith créé par Orwell dans 1984 et la cure de « guérison » que lui fait subir son tortionnaire O’Brien.
Pages 115-116
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