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Citation de genou


LA REPUE FRANCHE
On en avait assez, au village, de Denis-la-Bête, le vieux mendigot, l’innocent ; tous les fermiers, l’un après l’autre, venaient de le renvoyer durement et, à travers le taillis défeuillé, les quatre renards du crêt Buchin regardaient le simple qui remontait le chemin de la Côte, son bâton gesticulant, la barbe au vent, la gorge pleine de blasphèmes et d’imprécations.
Les jours, lentement, s’écoulaient, monotones et gris comme le ciel, monotones et mornes comme la terre que la neige partout recouvrait. Sous le sabot du vieux elle criait, dure et glacée tellement que les bêtes avaient renoncé à l’écarter avec leurs pattes, pour trouver sous sa couche profonde le sol tondu,
avec son herbe rare et ses fruits plus rares encore.
Du flanc de leur coteau, sur le seuil du terrier où ils élevaient leur portée, Renard le vieux et la vieille Hermeline surveillaient tour à tour le village des hommes ainsi que la grande combe en contre-bas, semée de « murgers » et de buissons. Elle touchait au bois d’un côté et, de l’autre, à la plaine et leurs yeux allumés pouvaient voir, négligemment semés ça et là, des cadavres écorchés de petits veaux récemment péris que les hommes avaient apportés là certains matins que la lumière, toute la nuit, avait brillé dans leurs maisons. (p38)
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