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Citation de mauritsdarlow


À la fin des années 1970, le poète René Philoctète réunissait souvent chez lui des jeunes écrivains et poètes. Un soir, il leur lit la lettre d’un grand éditeur français qui souhaitait publier un de ses romans, mais à la condition qu’il y apporte certaines modifications. Il leur lit donc le chapitre incriminé et une discussion s’ensuit, mais dans l’ensemble, le livre paraît bien tel qu’il est écrit. Et se ralliant au jugement de ses invités, Philoctète ne modifia pas son texte et le publia, bien des années plus tard, en Haïti, à compte d’auteur. Il disait aussi, ce qui peut paraître paradoxal : « En Haïti, si tu veux être écrivain, commence par construire des étagères... pour stocker les invendus. » Pour ce qui est de la diffusion des œuvres, la littérature haïtienne, c’est un peu grandeur et misère du compte d’auteur : grande liberté de création, insoumission aux normes extérieures et conventionnelles, mais absence complète de support professionnel, institutionnel et financier. L’écrivain est tour à tour son propre correcteur, éditeur, diffuseur... La plupart des livres haïtiens, même au sein des communautés vivant aux États-Unis par exemple, sont publiés à compte d’auteur.
(page 35)
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