Épouse mal traitée, sous-estimée et invisibilisée, Louise d’Épinay, bien que privilégiée, n’a pas eu une existence facile. Elle a connu à la fois la maladie et la tyrannie d’un mari tortionnaire. Mais, en 1755, après une vie déjà bien entamée de mère, de femme trompée et humiliée, un tournant se fait. Elle commence à mener une existence autonome, une véritable vie philosophique, à la manière des Anciens, en compagnie des hommes de lettres. Elle devient ainsi l’amie des plus grands intellectuels des Lumières et eut pour ligne de conduite de les aider à s’épanouir.
Mais son influence ne s’arrête pas là. Elle a activement participé à la révolution intellectuelle et culturelle de son temps, endiguée par ceux qui étaient appelés les philosophes, tels Voltaire et Diderot. Elle s’est engagée dans le mouvement des Lumières auprès des encyclopédistes, en soutenant la publication d’un certain nombre d’ouvrages.
Aux travers de ses textes, nous découvrons sa voix philosophique. Car Louise d’Épinay n’était pas une simple disciple des Lumières, elle a développé son propre mode de vie philosophique. Suivant la pensée que, tout en étant déterminé, l’homme est modifiable, elle s’est modelée, à partir de ses propres dispositions et contre soi-même.
Son intérêt pour la maternité, l’importance de l’allaitement et de l’éducation des filles fait d’elle une précurseuse et une féministe, avant l’heure. Dans ses Conversations d’Émilie, elle a répondu à l’Émile de Rousseau, au sujet des méthodes pédagogiques pour les enfants et surtout les jeunes filles.
Ce recueil de textes, qui mêle portraits, lettres et fictions brèves, illustre son implication philosophique et sa proximité avec les intellectuels de son temps. Je vous invite ainsi à redécouvrir cette femme qui avait jusqu’alors disparu de notre mémoire collective.
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