Ma tante
Ma tante avait un beau salon de poche.
C'etait le nom de ce petit salon
Placé par elle à l'abri des reproches
Dans la province où parfois nous allons
Nous éloigner de ce qui nous est proche.
Du piano, d'un mouvement expert, elle faisait monter en triples croches
Tournois des fleurs, sables de ses déserts
Qui retombaient au fond des vide- poches
Dans le silence à ses voeux grands ouvert.
(...)Elle buvait et devenait bleu gris
- " C'est amusant, disait-elle joyeuse,
Le piano depuis hier a maigri,
Le vent des tours me déguise en scabieuse.
Argent en poche est argent qui s'aigrit.
(...)