Ah ! Comme je frémissais de mon malheur et comme je me livrais, l’âme légère, aux fluides épais de la tristesse ! Il n’y a rien de plus jubilatoire que de surjouer le feu de drames sublimes, grands ou petits. Vrais ou faux. Rien n’égale le délice de défaites imaginaires. Je m’emballais dans ma tragédie, mon texte, mon jeu. Je diluais ma fade vérité dans l’océan de malheurs amplifiés, sans lesquels j’eusse senti trop cruellement l’indécence de ma futilité.