Nous portons sans larmes
une langueur dans nos chants
et nous sommes pour toujours
en route vers le ponant.
Notre âme est une épée
de feu éteinte dans son fourreau.
Ah, encore et encore
tarissent en nous les mots.
Dans les branches des mélèzes
vibre un vent éternel.
En parcourant le monde
nos balades sont des passerelles.
Nous traversons des crépuscules
à la bouche des lys purs,
et nous cachons en nous
une fin sous l'armure.
Nous portons sans larmes
une langueur dans nos chants
et nous sommes pour toujours
en route vers le ponant.
Nos blessures nous pèsent – sources –
ouvertes sous notre vêtement.
Nous prolongeons l'infini
d'un mystère, d'un chant.
(CHANTEURS MALADES)