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Citation de FlorenceMamanPierre


Je fatigue. Cédric va arriver. Et là, j’ai honte. Quelle mère nullissime, je ne peux pas lui montrer ça ! L’heure tourne, c’est la panique. Vite, je change Junie, je la mets dans sa balancelle, je chante, je range les affaires : j’entends se pas dans l’escalier, et là, je prends la pose. Il rentre, je fais un grand sourire de mère épanouie, je lui raconte comment on est allées au parc, et qu’il faudra qu’on y aille, lui, moi et Junie, que ça peut être super, et puis qu’elle a un peu pleuré, mais fait tellement de sourire, je l’assaille des photos du matin, Cédric me fait un sourire faux, tendu.
Il pose sa mallette, allume l’ordinateur, me dit, énervé, qu’il a plein de travail, qu’il n’en peut plus, comment il va tenir ? Il faut qu’il dorme ! Et ses collègues, qui lui refilent le sale boulot, qui passe leur temps à fumer les clopes en se marrant sur la terrasse, il n’y a donc que lui qui bosse, dans cette boîte ?
Il a le dos tourné, il est déjà passé à autre chose qu’à moi, et moi j’aurais voulu qu’il « prenne le relais », qu’il me propose de l’aide, qu’il me fasse à manger, et là, c’est l’heure critique, Junie commence à s’énerver, et je me sens si seule, je repars pour un tour, j’arpente le salon, je sais que ça va être moi qui vais faire à manger, j’ai envie de pleurer, je suis idiote, à poser en mère accomplie, et je m’enferre, pourquoi m’aiderait-il s’il pense que mes journées sont merveilleuses ? On ne se comprend pas, on est pleins de dépit.
Et c’est la nuit qui tombe sous les cris de Junie.
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