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Citation de kolga


J’avais si peur de mal faire. Je cherchais avidement les compliments, sur moi, mais sur Junie aussi, tant je craignais que tout mal être de sa part soi la marque tangible de mon impuissance, de mes insuffisances.
J’étais catastrophée quand des amis venaient au moment où elle pleurait, j’aurais voulu leur dire qu’elle souriait, quelques minutes avant. A chaque pleurs de Junie en public, je me justifiais, par le biais d’une savante double énonciation dans laquelle je parlais à Junie pour me disculper aux yeux de nos témoins : « Alors, ma chérie, on a faim ? on a mangé il y a longtemps ? » ou encore « viens ma chérie, je vais te bercer dans la pièce à côté pour ne pas que l’on dérange trop les gens ». Et de prier intérieurement pour que Junie ne pleure plus, pour qu’on pense que je connaissais les moyens de calmer mon bébé, que je ne me sentais pas dépassée, que je savais exactement quoi faire, et aussi que ses pleurs ne me minaient pas, que je n’aurais pas voulu, parfois, dire au secours, que j’avais mal aux oreilles, que j’aurais bien voulu, moi aussi, m’assoir, ou dormir quand le besoin s’en faisait sentir, et pas seulement lorsque Junie arrêtait de pleurer…
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