DANS LE JARDIN CHANTANT
Dans le jardin chantant rampe la minutie
Des germes; le soleil rôde, le printemps sort
Et balance, le long des arbres de bois mort,
Le charme frais de la saison qui balbutie.
Les jours candides sont comme de longs matins;
Les bourgeons pour passe crèvent des feuilles sèches
Où demeurait, parmi quelques branches revêches,
Le dernier souvenir des automnes lointains.
Mais tandis que, les yeux fermés, tu te recueilles,
Le mois hâte déjà sa vierge acidité,
Et, dès demain, partout, respirera l'été
Par les mille poumons des tressaillantes feuilles.