L’évocation de la mort de Marcel Proust me bouleverse toujours fortement ; et dans ce livre d’autant plus fortement que c’est Lucien Daudet qui le fait.
Par le truchement de 60 lettres (sur les 500 qu’il dit avoir reçues) Lucien Daudet évoque Marcel Proust à l’époque de la sortie de « du côté de chez Swann».
La pudeur, la discrétion et la modestie dont il fait preuve n’empêchent pas le « cher petit » d’aborder les petits (et grands) défauts du génie (qui n’en manquait pas), mais sans jamais le salir ni l’abaisser.
Ce n’est jamais lui-même que Lucien Daudet met en avant ; cela fait du bien à une époque où certains se parent eux-mêmes des atours (prétendus) de leurs connaissances pour mieux se monter du col ; connaissances dont aucune n’a évidemment le dixième du talent de Proust ; mais il faut bien que les amis servent à quelque chose.
Lucien Daudet, lui, sert le souvenir de son ami sans jamais se servir de lui.
Cela confère beaucoup de charme à ce 5ème cahier Marcel Proust.
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