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Citation de collectifpolar


La vue de mon frère, méconnaissable, sur le même lit, les mêmes fils et tuyaux branchés, me rappela la main osseuse du papy, massacrée par les perfusions. J’étais haut comme trois pommes. Il se forçait à sourire, entouré d’un parfum sinistre et aigre. Impossible à oublier. « C’est fini pour moi, avait-il murmuré. Mais ne sois pas triste, petit. Pour toi, ça ne fait que commencer. La vie est un combat, tu verras. L’important c’est que ce soit toi qui le mènes. Tu comprends ? » J’avais hoché la tête, les yeux mouillés, pas bien sûr de le suivre. « C’est à toi de mener tes combats, pas aux combats des autres de te mener la vie dure. » J’avais encore hoché la tête. Lui, il avait étiré son sourire si particulier, qui découvrait ses dents et plissait ses yeux bleu océan que j’avais trop peu vus. Il m’avait serré les doigts un peu plus fort. Sa main était froide. Il avait ajouté : « Je te fais confiance. Tu as les bons gènes pour ça. » Il était mort quelques heures après.
Et maintenant, c’était Martin, là. Éclairé à la lumière blafarde des néons.
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