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4/5 (sur 3 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Cupramontana , le 08/02/1892
Mort(e) à : Romr , le 16/05/1963
Biographie :

Luigi Bartolini est un graveur, écrivain, poète et peintre italien.

Formé à l'Académie de Rome, ses premières eaux-fortes remontent à 1914. De 1928 à 1962 il participe sur invitation, en tant que graveur et peintre, à pratiquement toutes les éditions de la Biennale de Venise.

Il reçoit le premier prix de gravure en 1942. D'autres prix pour la gravure lui sont attribués à Florence en 1932, à la Quadriennale de Rome en 1935 et à Lugano en 1950.

Poète, critique d'art et polémiste, il a plus de soixante-dix livres à son actif. En 1946 il publie pour l'éditeur Polin de Rome, le roman "Les voleurs de bicyclettes" ("Ladri di biciclette"), duquel Cesare Zavattini tira le scénario du film homonyme de Vittorio De Sica, en 1948.

Le film est considéré comme un des chefs-d'œuvre du néoréalisme italien, mais également comme l'un des meilleurs films de tous les temps.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Luigi Bartolini
J’ai vécu l’anarchie céleste que des milliers, des millions d’hommes n’ont plus aujourd’hui le courage de vivre ! Je n’ai jamais baissé la tête ! Lorsque j’ai dû fuir, les bois sont devenus mes hôtels. J’ai fui pour ne pas perdre. Et j’ai gagné plus que je ne l’aurais imaginé. J’ai gagné la paix, la vraie paix. On reste à ne rien faire en apparence ; on contemple, en extase, les oscillements hésitants des tiges de blé tendre caressées par le vent. Elles ondulent aux caprices de la brise, puis s’immobilisent soudain, comme pour répondre à quelque volonté cosmique.
On peut passer des heures, des journées et des mois à observer le balancement des tiges dans le vent printanier. Une abeille s’y pose parfois, un papillon, un bourdon. L’abeille s’appelle Assira, le papillon Anna Stickler. Quant à bourdon, peut-être est-ce moi qui viens me poser sur moi-même, obstinément. Au-delà des cétoines dorées et des petits papillons, c’est tout l’univers dans ces tiges qui oscillent dans le vent.
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Travailler, au fond, c’est voler. Voler les poissons à la mer, voler à la terre misérable ses herbes et ses racines. Adam ne faisait pas autre chose, après tout. Bien sûr, à son époque, il n’y avait ni acheteurs ni vendeurs. Pour tout dire il n’y avait pas d’argent, pas de billets de mille. Adam prenait la pomme que lui tendant Ève, les poires où il les trouvait… Il volait. Sans doute, ne volait-il pas vraiment ; il ne commettait pas le délit puisque tout lui appartenait : les pêches juteuses, les poires mûres, les noix, les figues douces, les raisins parfumés… Adam n’avait pas à filer à toute vitesse sur son vélo pour porter au plus vite son dernier récit à un directeur de journal. Non, Adam n’avait rien à faire de semblable. Mais, il n’en volait pas moins subrepticement. Il commença par voler Ève, puis le bonheur que Dieu avait promis à ses créatures innocentes, immaculées et célestes.
[…] Par nature, l’homme est voleur, et d’ailleurs certaines théories politiques admettent le vol. Dans sa règle, saint François lui-même lui donne une quasi-légitimité : on peut, dit-il en allant par les champs cueillir autant de figues et de raisins qu’une besace peut en contenir, et il précise que le contenu de cette besace ne doit pas dépasser celui d’un châle vénitien, ce qui n’est déjà pas si mal. Au prix du jour – soixante lires le kilo – un châle vénitien empli de figues représente un pécule d’environ six cents lires. Selon saint François il est permis donc de voler jusqu’à six cents lires. Qu’on vole donc celui qui en possède au moins six cent mille, mais pas le pauvre poète ! Quoi qu’il en soit, saint François ne tolèrerait pas qu’on vole une bicyclette de quinze mille lires !
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Les joies de notre quotidien ne sont ni plus profondes, ni plus grandes. Vivre, c’est retrouver ce que nous avons perdu. On y parvient parfois, comme moi-même à deux reprises. Mais il arrive aussi que l’on ne retrouve rien.
Notre existence est une course à reculons, qui s’achève par la défaite et la mort. Une course à reculons depuis l’enfance ! Dès que l’on sort de la matrice, on pleure la vie paisible que nous avons perdue. L’enfant qui tête les yeux fermés cherche, son nez rose enfoui dans le sein de sa mère, le doux mamelon si difficile à saisir. Après le lait, c‘est la main de son père qu’il cherche pour le guider dans ses premiers pas.
On recherche bien des choses avant de mourir. Moi, je chercherai un visage amical, et je ne trouverai peut-être que celui de ma fille. Ce sera, dans mes dernières souffrances, comme mourir le soleil dans les yeux.
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Nous, les intellectuels, avons droit à une ration de pain minimum, que ce soit avec les Allemands ou les Américains. Mais les porteurs, eux, dont la tâche est évidemment moins pénible que la nôtre, et dont la vie est moins mélancolique que celle des employés, ont la ration maximum. Nouveau succès de la démagogie ! […] Tous seraient d’accord pour dire que j’ai besoin de moins de calories pour me creuser la cervelle des jours entiers à mon bureau que le charretier pour les passer au soleil ! Il faut ajouter à cela que je ne gagne rien parce que je suis un intellectuel. Avez-vous remarqué ? Les intellectuels sont exclus de tous les programmes, de tous les discours politiques ! […] Aujourd’hui, faire déplacer la moindre chose coûte les yeux de la tête. C’est donc ça, leur démocratie ?! Ce n’est qu’une grotesque bouffonnerie, une humiliante plaisanterie !
[...] On finira par croire que l'intelligence ou le génie ne servent à rien, ici, qu'à faire le malheur de ceux qui les possèdent !
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Il n’y a plus, il n’y a peut-être jamais eu, d’amour sacré : je l’ai rêvé dans l’art, pour qu’il puisse rassembler autour de lui les âmes célestes, désireuses de se faire du bien ; j’allais dire de se caresser spirituellement. C’est en cela, je pense, que devrait consister la vraie liberté : que les hommes n’aient pas en permanence un couteau dissimulé derrière leur dos, prêts à frapper !
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Depuis lors, j’ai décidé d’avoir peu d’amis : j’ai délaissé ceux qui ne se souvenaient de nos liens que dans les rares moments où j’avais la tête hors de l’eau. Les plus misérables d’entre eux font de leur amitié un genre de rapport mafieux. Ils s’entraident par intérêt et savent se faire la courte échelle. Ils n’hésitent pas à dépouiller un tiers pour servir leurs mesquines solidarités. Ils se recommandent les uns les autres, se favorisent, se placent, chassent de leurs logis ou de leurs postes ceux qui ne font pas partie de leur réseau pour y placer leurs amis, etc.
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La nature condamne, mais jamais de façon implacable. Elle n’est pas comme les juges […]
Tout voleur est un malfaiteur de circonstance. Qui ne l’est, du reste ? Est-ce que je ne vole pas moi-même, sainte nature, un peu de ton esprit ? À Assira j’avais volé non son amour, car cette notion lui est complètement inconnue, mais quelques heures de ses journées.
[…] Il n’est pas de saint qui n’ait d’abord été diable.[…]
J’avais agi de manière extrêmement énergique contre ces voleurs, et voilà que je voulais désormais leur rendre la liberté.
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Je suis habité, avant toute chose, par la poésie ; une anarchie céleste m’empêche de traîner qui que ce soit devant un tribunal. Je ne pourrais me résoudre à faire condamner quelqu’un. Je suis incapable de nuire à quiconque. Mon sérieux ne va pas jusque-là ! je sais mieux qu’un ascète et autant qu’un saint combien notre existence est brève. On surgit du néant en pleurant et, lorsqu’on y retourne, on ne rit pas davantage. Si l’on ne pleure plus, c’est seulement parce qu’on en a assez de la comédie de la vie.
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L’officier de police, lui, se demandait si j’étais fou. Je le suis peut-être, mais laissez-moi croire que je suis plus sage que vous. Laissez-moi suivre à mon gré mes inspirations poétiques. Suivez cette ligne, devinez-là tout au moins. Si nous étions plus nombreux à le faire, les gouvernements deviendraient plus légers et plus faibles ; ils ne pèseraient plus, comme des ombres. Oui, les gouvernements, la police y compris, devraient être comme des ombres ! Des ombres légères qui accompagnent les pèlerins de la vie du néant au néant. Des ombres ! Des ombres bienfaitrices et non cruelles. Elles protégeraient les malades, redonneraient vie aux parias, soutiendraient les incapables en essayant de les éduquer. Elles tempèreraient les despotes ; rogneraient les ailes des rapaces, obligeraient les puissants à calmer leurs instincts […] Les gouvernements devraient être aussi légers que des mouches sur une table parsemée de miettes et de sucre en poudre. Ils ne devraient pas piquer comme des guêpes, ni mordre avec les crochets venimeux des vipères, mais ressembler à ses papillons qui se posent et volètent au-dessus des choux-fleurs.
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Luigi Bartolini
Comme un petit chien qui, la queue entre les jambes, va se cacher dans sa niche, le morveux [le jeune frère] se dirigea vers ses couvertures crasseuses – que dis-je, crasseuses, souillées par le sang des règles d’Assira. Quant aux draps, ils étaient plus constellés d’auréoles, de taches, de marbrures que des cartes de géographie. Ces longs lambeaux, effilochés et froissés, étaient les plus dépenaillés qu’on pût imaginer sur un misérable grabat. C’est là que dormait la belle Assira, modèle aux formes impeccables, avec ses beaux yeux clairs sous une large auréole de cheveux noirs. Ses tempes concaves ressemblaient à celles des génisses, dont elle avait, du reste, la fureur ombrageuse durant l’étreinte. Comme modèle, elle ne tenait pas en place. Sans demander la permission, elle sautait de l’estrade ou se levait de sa chaise pour m’embrasser.
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