Peu après, derrière les monts lointains les ténèbres commencèrent à se dissiper tout doucement, signal de l’aube. Ah, qu’elle était triste, affligeante, cette toute première lueur du ciel, tandis que sur la terre il faisait encore nuit au point qu’on eût dit que le ciel se sentait peiné d’avoir à la ramener à la vie. Mais petit à petit tout le ciel sur les monts s’éclaira d’une tendre et très fraîche clarté verte qui, à mesure qu’elle grandissait, se dorait et vibrait de sa propre intensité. Légères, presque fragiles, roses maintenant, il semblait que, baignées de cette lumière, les montagnes respiraient. Et jaillit pour finir, flamboyant et comme titubant en son ardeur triomphale, le disque du soleil.