AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de tuoyalatac


Il reçut le choc des pattes de devant et roula le long de la pente en tournoyant sur lui-même.
Nauséeux, il se releva en brandissant sa machette à deux mains, et attendit le combat final.
Au-dessus de lui, la femelle agitait frénétiquement la queue. Ses petites oreilles vibraient, captant tous les bruits de la forêt, mais elle n'attaquait pas.
Surpris, le vieux bougea doucement pour récupérer son fusil.
- Pourquoi tu n'attaques pas ? c'est quoi, ce jeu ?
Il arma les percuteurs et visa. A cette distance, il ne pouvait la rater.
Là-haut, la bête ne le quittait pas des yeux. Soudain, elle poussa un rugissement triste et fatigué, et se dressa sur ses pattes.
La réponse affaiblie du mâle se fit entendre, tout près, et le vieux n'eut pas de mal à le repérer.
Plus petit que la femelle, il était étendu à l'abri d'un tronc d'arbre mort. Sa peau collait aux os et un coup de feu lui avait presque arraché une cuisse. Il respirait à peine et l'on voyait que son agonie était très douloureuse.
- C'est ça que tu voulais ? Que je lui donne le coup de grâce ? cria le vieux, et la femelle disparut dans la végétation.
Il s'approcha du mâle blessé et lui caressa la tête. L'animal souleva lourdement une paupière. En examinant plus attentivement la blessure, le vieux vit que les fourmis avaient commencé à le dévorer.
Il posa les deux canons du fusil sur le poitrail de l'animal.
- Excuse-moi, camarade. cette ordure de gringo nous a tous gâché la vie. Et il tira.
Il ne voyait pas la femelle, mais il la devinait au-dessus de lui, cachée, secouée par des sanglots presque humains. p.124
Commenter  J’apprécie          150





Ont apprécié cette citation (11)voir plus




{* *}