D'une part, les gouvernements ont fait peser le poids de la crise sur les citoyens en amputant les prestations sociales et en faisant du travail une sorte de condamnation à perpétuité. D'autre part, on a vu fleurir des réponses inspirées par la xénophobie la plus obtuse, le racisme, la manie simple et grossière de rendre l'autre, le différent, responsable de tous les problèmes liés à la crise provoquée par les banquiers, les riches, les marchés. A un problème aussi complexe que celui d'un système économique basé sur la spéculation, l'extrême droite européenne a répondu par des incitations à la haine, à l'intolérance, à l'élimination de ceux qui sont différents ; c'était précisément l'objet de la réunion des jeunes Norvégiens assassinés à Utoya.
(dans "Horreur et impuissance")