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Citation de janemar


page 60 extrait :
« …. Ces deux hommes qui se tapent sur l’épaule étaient amis. Ils faisaient partie de la même bande .d’accros au foot, à la politique et aux grillades du week-end. Ils avaient fait des plans pour prolonger l’amitié et la protéger du cours du temps, avaient été des camarades, des complices dans leurs efforts pour faire du pays un endroit, pas meilleur peut être, mais moins ennuyeux, jusqu’à l’arrivée de ce matin pluvieux de septembre où, à partir de midi, les horloges commencèrent à indiquer des heures inconnues, des heures de méfiance, des heures où les amitiés s’évanouissaient, disparaissaient, ne laissant que les pleurs épouvantés des veuves et des mères. La vie s’était remplie de trous noirs et il y en avait partout ; on entrait dans une station de métro et on n’en ressortait jamais plus, on montait dans un taxi et on n’arrivait pas chez soi, on disait lumière et les ombres vous engloutissaient.
Beaucoup d’hommes et de femmes qui se connaissaient renoncèrent à eux-mêmes, pris dans une épidémie d’amnésie nécessaire et salvatrice. Non, je ne connais pas ces types jetés dans un camion. Non, je n’ai jamais vu cette femme qui attend au coin de la rue.
L’oubli devint une nécessité urgente. Il faut changer de trottoir et éviter les rencontres, il faut tourner rapidement, effacer ses pas. Et le poison du passé vint soudain prendre la place de ce qui était chargé d’avenir…… »
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