Hendrix mourut en même temps que mourait une époque qui avait cru, déraisonnablement, que le pouvoir des fleurs désarmerait les mains les plus militaires. Hendrix, à Woodstock, incarna, d'une certaine façon, la fin de ce monde, et son deuil.
Il fut ce feu d'espoir qui brûla sur lui-même.
Et il en fut les cendres.
Est-ce qu'on est déjà demain ou est-ce la fin du monde ? demandait-il.
Hendrix, dans une sorte de prescience, avait compris que nous étions déjà demain et que c'était la fin du monde.
Il avait compris que la paix et le bonheur qu'il souhaita à la foule, ce matin du 18 août 1969, à Woodstock, que cet idéal impossible auquel un génération avait éperdument aspiré était condamné à mourir.