Lygia Bojunga Nunes

Le Paon, qui était d'un naturel calme et trannquille, à force de devoir entendre ces discours à n'en plus finir toute la journée, du matin au soir, commença à montrer des signes de stress. Il s'effrayait de tout : au moindre souffle, il sursautait d'un côté, et son coeur bondissait de l'autre ; Il fut aussi pris de tics nerveux : il se mit à soupirer en trémolo ; toutes les heures, la dernière plume de son aile gauche était secouée d'un spasme ; et tous les quarts d'heure, c'était l'avant-dernière plume de l'aile droite qui palpitait.
Et c'était bien là où le Cours Discours voulait en venir : que l'élève ait peur de tout. Le personnel de la DRATER le savait parfaitement : plus un élève avait peur, plus ses pensées prenaient du retard. C'était le but.