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Citation de Immortale_peruviana


Ah la littérature russe ! et l'âme russe...
Un roman d'une extrême puissance dans la mesure où il est une synthèse, voire un tableau clinique extrêmement lucide et claire d'une situation compliquée: une démarche vers l'autodestruction.

Notre périple douloureux commence au milieu de la Première Guerre mondiale et s'achève après la Révolution Russe.
À travers le premier chapitre, on découvre le protagoniste Vadim Maslennikov, un lycéen ordinaire, qui entretient une relation tendue avec sa mère. La longueur de ce chapitre a le mérite de nous faire comprendre que Vadim nourrit des sentiments antagoniques en lui, une tendance à mâtiner ce qu'il a de plus noble en lui à ce qu'il a de plus ignoble; ce qui serait proche d'une schizophrénie légère ( qui ne l'est pas? Moi, en tout cas, je me reconnais en lui). C'est, en gros, ce qui serait à l'origine de son malheur ( peut-être le mien aussi).
Ensuite, Vadim rencontre Sonia. Sonia, qui joue le rôle du facteur déclenchant. Sonia nourrit les passions les plus hardis qui sommeillent en notre Vadim, et ranime ses douleurs les plus vives: le processus du dédoublement de la personnalité s'achève.

À la fin du deuxième chapitre, on est face à un Vadim excédé et rassasié de tout, même de la beauté du corps féminin, en période de nihilisme intime totale, retournant sa haine de soi contre tout ce qui l'entoure et surtout sa mère.

Sonia rompt, Vadim sombre dans la déchéance.
On assiste impuissants à sa descente aux enfers.
Il sniffe, et on explore chacune des sensations qu'il éprouve ( un véritable tableau clinique sur les effets de la drogue).
Ensuite, on frôle la misère: la dépendance, les voles, les hallucinations...les larmes de sa pauvre mère.

Un roman qui traite un sujet d'actualité dans notre époque, à savoir cette pulsion de mort chez les jeunes, une forme de mal être intrinsèque, qui fait qu'on se jette dans l'abîme au nom de rien. Une haine de soi qui fait qu'on se retourne contre les gens qui nous donnent le plus.
La jeunesse nihiliste( incarné par Vadim), est telle une maladie auto-immune au sein de la société (incarnée par la mère de Vadim), une jeunesse qui par manque de repères et haine de soi n'hésiterait pas à se faire exploser.
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