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Citation de fanfan50


Protégés par leur richesse et leurs titres, qui formaient une coquille aussi dure et étincelante qu’un œuf de Fabergé, les aristocrates vivaient en vase clos. A peine l’Angleterre, ce vaste monde où il était possible de mourir de faim, troublait-elle parfois leur vie de fatuité.
Un jour, horreur des horreurs, l’impensable se produisit. Un gouvernement libéral fut élu et s’empressa de faire voter des pensions de vieillesse, l’assurance maladie et des allocations pour les classes défavorisées. Il récidiva avec la journée de travail de huit heures, l’indemnisation des travailleurs, la gratuité des repas scolaires et des soins médicaux. Même le jeune Churchill, pourtant aristocrate, était devenu réformiste et clamait : « Nous voulons fixer un seuil en deçà duquel nous ne tolérerons pas que des gens vivent et travaillent. »
A de rares exceptions près, les aristocrates serrèrent les rangs comme jamais auparavant. L’idée selon laquelle la Chambre des communes était une assemblée de gentlemen avait fait son temps.
Il fallait reconnaître qu’ils avaient d’abord pris ce vent nouveau pour un agaçant courant d’air, comme lorsqu’un valet de pied négligent laisse la porte ouverte. Mais chaque matin, les journaux annonçaient de nouvelles réformes et, au-dessus des rognons du petit déjeuner, les voix élégantes s’exclamaient : « Et qui paiera ? Nous, bien sûr ! »
Il était évident que la faute en incombait à la gratuité de l’école primaire, introduite en 1870. Apprendre aux classes populaires à raisonner par elles-mêmes, voilà où avait été l’erreur.
Alors, en désespoir de cause, les aristocrates se raccrochèrent au snobisme et aux règles de l’étiquette qui seuls désormais leur permettaient de se distinguer de la plèbe.
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