Madame von Krüdener

Biographie :

Beate Barbara Juliane von Krüdener, née Juliane von Vietinghoff, baronne von Krüdener, est une femme de lettres.

Sujette de l'Empire russe et d’expression française, elle est connue en France sous le nom de Madame de Krüdener.

Elle est née dans une famille noble allemande de la Baltique, installés dans les pays baltes et occupant des fonctions importantes en Livonie et dans l'ensemble de la Russie impériale. Elle est la fille du baron Otto Hermann von Vietinghoff (1722-1792), un ancien colonel, premier conseiller d'État, sénateur, gouverneur de Riga.

Juliane von Vietinghoff rencontre le baron Burchard Alexis Konstantin von Krüdener (1744-1802), diplomate et ambassadeur de Russie en Courlande et se marie avec lui en 1782. Ils ont deux enfants, Paul von Krüdener (1784-1858) et Juliette von Krüdener (1787-1865).

En septembre 1801, elle part retrouver Madame de Staël à Paris. Elle rencontre aussi Chateaubriand, Benjamin Constant, Alexandre de Tilly, et plusieurs autres écrivains français qui deviendront ses amis.

"Mémoires et pensées" paraissent au Mercure de France en 1802 avec une préface de Chateaubriand. "Valérie" paraît en 1804, sans nom d'auteur, à Paris, grâce à l'aide de Chateaubriand. C'est son œuvre la plus connue, un roman épistolaire autobiographique qui lui vaut un succès immédiat dans les milieux littéraires parisiens.

De retour à Riga, en 1804, Juliane von Krüdener, jusqu'ici très orgueilleuse, est sujette à une crise mystique qui la rapproche du piétisme. Elle trouve la paix intérieure auprès de son cordonnier, un disciple ardent des frères Moraves. À cela s'ajoute encore sa découverte du martinisme et de toute une littérature ésotérique et souvent contre-révolutionnaire qui vont nourrir ses "visions" et son imagination.

Elle mena après sa "conversion" une vie de visionnaire mystique et dispensa son enseignement en Allemagne et en Suisse de 1808 à 1815. Elle eut une certaine influence sur Alexandre Ier, empereur de Russie.